23/06/1972

Guerre Civile Grecque 1946-49

Déc.44: Le KKE, première force politique du pays à la libération, ne prit pas officiellement le pouvoir, mais l'EAM-ELAS refusa de se dissoudre, et se tourna contre les troupes Alliées (grecques royalistes et britanniques) venues du Caire.
fév. 1945: L'accord de Várkiza proclama un cessez-le-feu et des élections, ainsi que la promesse d'un référendum sur la nature politique du régime. Mais ces élections se tinrent dans un climat de terreur mené par les milices d'extrême droite et d'extrême gauche, au point que les partis démocrates boycottèrent cette consultation.
C'est ainsi que le commandant Márkos Vafiádis, dit Márkos, partit se réfugier avec ces troupes dans la montagne. Il bénéficia en outre du soutien du gouvernement de Tito qui lui fournit des armes et du ravitaillement, ainsi que celui, plus masqué, de Staline.[réf. nécessaire]
Déc. 47; Acculées dans la montagne par les milices de droite,
celles de gauche créèrent une Armée démocratique de la Grèce, conduite par d'anciens résistants de l'EAM, avec un Gouvernement Révolutionnaire communiste.
 Bientôt l'armée se substitua aux milices de droite (qu'elle intégra, recrutant même d'anciens collaborateurs sortis des prisons pour faire nombre)
et la guerre civile prit une dimension internationale avec l'intervention américaine et les enjeux de la guerre froide. C'est à ce moment que Truman marque sa volonté d'« aider la Grèce à sauvegarder son régime démocratique », en prenant le relais des Britanniques.

Tito (jusqu'en 1948) et les partis communistes bulgare et albanais avaient aidé militairement la guérilla, à la différence de l'Union soviétique.
1949: La guerre s'est donc terminée  quand la Yougoslavie, principal fournisseur d'armes, arrêta ses livraisons, après la sécession de Tito du bloc communiste en 1948.
En 1949, la Grèce est en piteux état :
on estime qu'elle aurait perdu environ 8 % de ses habitants à cause de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre civile.
 Les destructions furent importantes : 1,2 million de sans-abris,
 la majeure partie de la flotte marchande détruite,
 les infrastructures réduites à néant, tout comme les capacités agricoles et industrielles.
Les gouvernements élus qui se succédèrent furent dominés par le parti conservateur en attendant la prise de pouvoir par la junte militaire. Le pays en ressortit traumatisé et exsangue.
Beaucoup moins connue que celle d'Espagne, mais proportionnellement aussi tragique, la guerre civile grecque aurait fait 150 000 morts et des dizaines de milliers de réfugiés dans les pays communistes (de 80 à 100 000 selon les estimations), et de nombreuses exactions de part et d'autre. De nombreuses familles furent déchirées par le conflit, des milliers d'enfants se trouvèrent orphelins ou enlevés à leurs familles.
Une diaspora communiste s'implanta en Yougoslavie et dans d'autres pays d'Europe de l'Est (dont la RDA), où elle se trouva rapidement marginalisée en raison de la barrière de la langue et de l'hostilité des populations locales voyant dans ces étrangers ravitaillés par le Parti, des privilégiés et des alliés de leurs oppresseurs. À partir de 1985 et grâce aux lois d'amnistie, beaucoup de ces familles de Koukoués (communistes, mot issu des initiales du parti communiste, KKE) désenchantés rentrèrent en Grèce, malgré les difficultés d'intégration (certains sont entre-temps passés au russe, au roumain, au serbe… perdant l'usage du grec, et la plupart n'étaient pas familiers de l'économie de marché).

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