10/05/1972

César Borgia

  à Rome et mort le  en Navarre. 

Fils de Rodrigo Borgia pape Alexandre 6.

Seul l'appui de la papauté et de la royauté lui permit d'avoir une carrière aussi fulgurante[2

En 1498, César Borgia est honoré par Louis XII du titre de gouverneur du Lyonnais, charge qu'il n'assumera que peu (on n'en trouve pas de trace dans les actes consulaires) et qu'il gardera jusqu'à sa mort. Il ne fit jamais que traverser la ville[7]. Le , il quitte Rome accompagné d'un cortège fastueux pour prendre possession de son fief français. Le , après un court séjour à Valence, il rejoint la cour de France à Chinon où il épouse Charlotte d'Albret le [2]. Le roi de France entre ensuite en Italie, et après que Gian Giacomo Trivulzio a chassé le duc de Milan Ludovico Sforza, César chevauche à ses côtés lors de son entrée dans la ville.

César Borgia est mécène de Léonard de Vinci durant dix mois. Durant cette période, celui-ci réalise des travaux de cartographie, en particulier de la ville d'Imola.

On considère généralement que César Borgia servit de modèle au Prince de Machiavel. Ce dernier, en effet, surtout dans le chapitre VII de l’œuvre, le présente véritablement comme le modèle du prince qui, grâce à une virtù hors du commun, parvient à réussir l'extrêmement périlleux exercice de conserver un pouvoir qu'il a acquis par la faveur d'autrui - à savoir son père.

Machiavel reste auprès de César d'octobre 1502 à janvier 1503, en tant que secrétaire de la seconde chancellerie envoyé par Florence, période pendant laquelle il écrit souvent à ses supérieurs ; cette correspondance a survécu jusqu'à nos jours.

Dans le même chapitre VII (« Des principautés nouvelles qui s'acquièrent par les forces et la fortune d'autrui ») Machiavel revient en effet sur l’œuvre de conquête fulgurante de la Romagne par César, avec notamment le piège de Sinigaglia qu'il tend le  à ses anciens alliés condottiere qui aspirent désormais à le renverser - ce que Machiavel nomme alors le bellissimo inganno. César y est présenté comme un modèle pour tout homme d'État :

« je ne saurais proposer à un prince nouveau de meilleurs préceptes que l'exemple de ses actions », sa chute n'étant pas de sa responsabilité mais due « seulement [à] une extraordinaire malignité de la fortune ».

Cet éloge est sujet à controverse. Pour les humanistes de son temps, Machiavel ou Paolo Giovio, il incarne le prince guerrier et politique, combinant le génie de l'action, la ruse et l'audace[2]. Certains universitaires voient dans le Borgia de Machiavel le précurseur des crimes commis au XXe siècle au nom de l'État[9]. D'autres, dont Macaulay et lord Acton expliquent que l'admiration pour la violence et le manque de parole ne sont qu'un effet de la criminalité et de la corruption généralisées à cette époque[10].


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