La société traditionnelle rwandaise perçue par le colonisateur se divise en trois groupes selon la profession exercée, mais considérés comme des races d'origines diverses :
- les Tutsis : éleveurs, parmi lesquels se distinguaient de riches et puissants propriétaires de troupeaux ;
- les Hutus : agriculteurs, paysans ;
- les Twa : artisans et ouvriers.
Cette vision de la société rwandaise fait abstraction de l'existence d'une vingtaine de clans, références identitaires plus importantes aux yeux des Rwandais de l'époque7. Ces clans étaient tous composés de Hutus, de Tutsis et de Twa, sur chacun desquels régnait un « petit » Mwami qui pouvait être Hutu ou Tutsi, mais plus fréquemment Tutsi. Le Mwami du Rwanda, engendré par une dynastie royale Tutsi issue d'un des clans dominants, régnait sur cet ensemble clanique.
À partir de 1897, le Rwanda devient un protectorat allemand puis belge à partir de 1916. Les missionnaires et les colons européens vont alors promouvoir une vision raciale de la société rwandaise. Ils favorisent les Tutsis, considérés comme une ethnie d’ascendance européenne, destinée à dominer les Hutus.
Dans les années 50, la Belgique et l’Eglise catholique, face à la contestation de l’ordre colonial, vont au contraire soutenir l’élite hutu.
Le discours désigne les Tutsis comme des étrangers.
L'ONU fixe au 1er juillet 1962 la date d'indépendance du Rwanda. La passation des pouvoirs et l'évacuation des troupes belges ont lieu le 1er août 1962. Le nouveau régime affronte des attaques des exilés tutsi, qui sont le prétexte de violentes répressions sur les Tutsi de l'intérieur, notamment en décembre 1963 où plusieurs milliers de Tutsi sont massacrés8.
Juvénal Habyarimana renverse Grégoire Kayibanda en juillet 1973, puis fonde un parti en 1975, le Mouvement révolutionnaire national pour le développement (MRND).
La même année, le président français Giscard d'Estaing signe un Accord particulier d'Assistance Militaire9 avec le gouvernement rwandais. 0. En 1978, Habyarimana change la constitution et fait adopter un régime à parti unique, le MRND, dont tous les Rwandais sont membres d'office.
Entre 1987 et 1994, des livraisons régulières d’équipement militaire vers le Rwanda seront effectuées par la France1
Une guerre civile éclate en 1990 entre les partisans de Habyarmana (Hutu) et le Front patriotique rwandais (FPR, Tutsi) armé par l'Ouganda voisin. En 1993, Habyarimana signe les accords de paix d'Arusha avec le FPR.
Les négociations d'Arusha ont été conduites en Tanzanie. Cinq accords furent signés à partir de . Le dernier accord fut signé le . Ces accords prévoient à terme l'intégration politique et militaire des différentes composantes internes (à l'exception des partis ouvertement racistes anti-Tutsi) et externes de la nation rwandaise (le FPR) et le départ des troupes françaises (à partir d'1[source insuffisante]). Une mission des Nations Unies, la MINUAR, fut créée le pour veiller à leur application.
Au terme de ces accords, Faustin Twagiramungu devait former, à partir du , un gouvernement de transition consacrant la réintégration des exilés Tutsi. Les forces françaises présentes sur le territoire au titre de l'opération Noroît se retirèrent le , à l'exception de quelques dizaines de coopérants militaires, autorisés à rester selon les accords de coopération militaire bilatéraux. Fin , Un bataillon du FPR est autorisé à s'installer à Kigali, comme garantie de la sécurité des représentants du FPR qui devaient participer au nouveau gouvernement. Une assemblée nationale de transition est mise en place le . Préfigurant également l'intégration militaire des exilés, un détachement de six cents soldats du FPR fut autorisé par les négociations d'Arusha à s'installer dans les locaux du Conseil national de développement (CND) (ancien parlement rwandais). Mais son avion est abattu le 6 avril 1994. Le lendemain sa première ministre hutue, Agathe Uwilingiyimanah qui mettait la citoyennenté au dessus des clans, est abattue. C'est le début du génocide. https://fr.wikipedia.org/wiki/Agathe_Uwilingiyimana
La France et la Belgique évacuent leurs ressortissants.
-Le Monde - 18 mai 1994 - On estime qu'entre 100 000 et 140 000 personnes avaient déjà été massacrées. Le 20 avril 1994, le Conseil de Sécurité décida de retirer tous les soldats onusiens, à l'exception de 270 d'entre eux.
Surmontant les réticences américaines Le Conseil de sécurité de l'ONU préconise le déploiement de 5 500 " casques bleus " au Rwanda
Le Conseil de sécurité a adopté à l'unanimité, dans la nuit du lundi 16 au mardi 17 mai, une résolution autorisant le déploiement de cinq mille cinq cents " casques bleus " au Rwanda. Dans un premier temps, cinq cents soldats ghanéens seront immédiatement déployés sur l'aéroport de Kigali. Cent soixante-quinze observateurs militaires de l'ONU, évacués du Rwanda le 21 avril, y seront aussi renvoyés sans délai. Dans le cadre de cette mission " humanitaire ", les " casques bleus " ne sont pas autorisés à utiliser la force pour mettre fin aux combats dans ce pays où deux cent mille personnes ont déjà perdu la vie.
-Le Monde - 18 mai 1994 - https://www.lemonde.fr/archives/article/1994/05/18/surmontant-les-reticences-americaines-le-conseil-de-securite-de-l-onu-preconise-le-deploiement-de-5-500-casques-bleus-au-rwanda_3825335_1819218.html
L’opération Turquoise est une opération militaire organisée par la France et autorisée par la résolution 9291 du 22 juin 1994 du Conseil de sécurité de l'ONU pendant le génocide des Tutsi au Rwanda. Elle a pour mission de « mettre fin aux massacres partout où cela sera possible, éventuellement en utilisant la force. »
L'opération Turquoise est une importante intervention militaire française avec le déploiement de plus de 2 500 hommes. Défendue par les uns comme une intervention humanitaire, elle a été vivement critiquée et fait toujours l'objet, en 2019, 25 ans après les faits, de polémiques concernant le rôle de la France dans son soutien au gouvernement intérimaire rwandais.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire