19/06/1972

31 janvier 1943 L'Organisation de résistance de l'Armée, l'O.R.A.


On peut refaire l'histoire et se demander s'il fallait ou pas signer l'armistice  (Philippe Ricalens et Jacques Poyer (Dir.), Coll. « Campagnes et stratégies », Economica, Paris, 2011)
Mais l'armistice a été signé et beaucoup de généraux y ont vu un répit pour reprendre le combat dès que l'occasion se présenteraient. 
8 novembre 42 débarquement Anglo Américain en Afrique du Nord
11 novembre invasion de la zone sud par Hitler
26 novembre  dissolution de l’armée d’armistice
27 novembre Sabordage de la flotte à Toulon
L’enchaînement de ces évènements va déterminer plusieurs généraux à reprendre le combat contre l’Allemagne. 
Les plus important furent : Général Giraud , De Lattre de Tassigny,  Darlan, Juin, Weygand
Pourquoi leur chef Philippe Pétain a refusé de prendre l'avion affrété pour lui pour le ramener en Afrique du Nord?  Lui qui ne pourra s'opposer aux Allemands qui l'embarqueront en Allemagne en août 44!

Pourquoi a-t-il fait tirer sur les alliés en Afrique du Nord? 
Pourquoi a-t-il fait arrêter ceux qui ne lui obéissaient plus . 
Pourquoi a-t-il pris la responsabilité de créer une milice en remplacement de l'armée d'armistice déclenchant ainsi  une guerre civile qui va  durer jusqu'à la libération ?

L'Organisation de résistance de l'Armée, l'O.R.A., est créée le  à la suite de l'invasion allemande de la zone libre en novembre 1942, en tant qu'organisation apolitique regroupant d'anciens militaires français déterminés à résister de façon active contre l'occupant de la France mais rejetant initialement de Gaulle.

Fondée par le général Frère (président du tribunal qui condamne de Gaulle à mort par contumace en  et qui est arrêté par les Allemands en 1943, déporté et mort au Struthof le ), elle est ensuite dirigée par le général Verneau (qui sera arrêté le , et mourra en déportation à Buchenwald le ), puis par le général Revers, avec pour adjoint le général Brisac.

Liste non exhaustive des VICHYSTO RESISTANTS

  Général Aubert Frère ; général de corps d’armée nommé par Vichy en 41 à Alger)  fondateur de l’ORA déc 1942,  mort 44 le 13 juin 44 Struthof;
Lors de l'invasion allemande, il est à la tête de la 7e armée entre la Somme et l'Oise, et à ce titre, supérieur de Charles de Gaulle, en mai-juin 1940. Il conduit le repli de la 7e armée au sein du groupe d’armées no 3 jusqu’au 25 juin.
Après l'armistice du 22 juin 1940, il reste dans l'Armée de Vichy et est nommé gouverneur militaire de Lyon et commandant de la 14e division militaire. Il préside le tribunal militaire de Clermont-Ferrand qui condamne de Gaulle à mort par contumace.
Fondateur de l'Organisation de résistance de l'armée (ORA) en décembre 1942, après l'invasion de la zone Sud, il en prend le commandement1.
Le 13 juin 1943, il est arrêté par la Gestapo avec son épouse et incarcéré à Clermont-Ferrand. En août, il est transféré à Fresnes et comparait devant le tribunal le 1er décembre.
Le 4 mai 1944, embarqué dans un train pour l'Allemagne qui est censé partir vers un château du Tyrol, mais qui, en réalité, s'arrête au camp du Struthof, il y meurt d'épuisement, le 13 juin 1944.
Son épouse, jusque-là incarcérée au fort de Romainville, est déportée à Ravensbrück le 27 juillet 1944
Colonel Pierre Salomon  Brisac
Il est ensuite promu successivement lieutenant-colonel en 1941 et colonel en 19421. Il se conforme aux lois vichystes sur le statut des Juifs et se présente au commissariat de police7. C'est un attentat de miliciens contre lui qui décide de son entrée dans la Résistance active, selon son cousin Bernard Levi8.
Brissac organise alors un maquis dans les environs de Grenoble ; il évite l'arrestation par la Gestapo et revient à Paris4. Il y est chef d'état-major de l'Organisation de résistance de l'armée en 19441,9. Il porte à cette époque le pseudonyme de « Colonel Brachet »5. Ensuite chargé de mission par le général de Gaulle, il fait la navette entre Alger et la métropole4,10.

Général commandant Polytechnique puis dans les états-majors

Nommé général de brigade en 1944, Pierre Brisac commande l'École polytechnique de 1945 à 1950
Général Barré  Tunisie
Pour succéder au général de Lattre de Tassigny, rappelé en métropole à la demande des occupants, Vichy promeut Barré au grade de général de division avant de le nommer commandant supérieur des troupes de Tunisie le 7 février 1942, poste qu’il occupe lors du débarquement anglo-américain en Afrique du Nord en novembre. En raison de son ralliement aux Alliés, le régime de Vichy le déchoit de sa nationalité française, une décision annulée par le Comité français de Libération nationale en avril 1943. Sous le commandement du général Juin, il s’oppose avec ses troupes aux Allemands lors des opérations de la campagne de Tunisie (novembre 1942 - mai 1943), au cours de laquelle il atteint le grade de général de corps d'armée.
Placé en deuxième section (à la disposition des autorités) en août 1943, il est admis à la retraite en novembre 1945. En 1950, il publie sur la campagne de Tunisie des mémoires aux éditions Berger-Levrault intitulés Tunisie, 1942-19433.
Georges Barré décède à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce le 22 janvier 1970. Il est enterré à Meaux aux côtés de sa femme4.
Général  Bergeret
Après l'armistice du 22 juin 1940, il est nommé, le 6 septembre 1940, par le maréchal Pétain, secrétaire d'Etat à l'Aviation à la place du général Maurice Pujo. Il restera dans cette fonction jusqu'au retour de Pierre Laval, le 18 avril 1942, remplacé par le général Jean-François Jannekeyn. Il est alors nommé inspecteur de la défense aérienne du territoire.
Quelques jours après l'Opération Torch, qui vit les alliés débarquer en Afrique du Nord, le 8 novembre 1942, il se rallie au général Giraud et remplit les fonctions de haut-commissaire adjoint au commandement civil et militaire en Afrique du nord. Le régime de Vichy le déchoit alors de sa nationalité française.
À la fin de l'année 1943, des poursuites judiciaires sont intentées par le Comité français de Libération nationale d'Alger. Il est arrêté le 23 octobre 1943. Déféré devant la Haute Cour de justice, il est mis en liberté provisoire en septembre 1945, et le non-lieu définitif est rendu le 25 novembre 1948.
Général Béthouart
Il reçoit ses 2 étoiles de général de brigade avant le débarquement de Narvik qui est la première victoire alliée de la Seconde Guerre mondiale, les 10 et 13 avril. Il est légèrement blessé le 20 avril à Namsos et remporte des succès à Bjervik le 13 mai et à Narvik, qu'il reprend aux Allemands le 28 mai 1940, les repoussant à la frontière suédoise1.
Cette victoire est inexploitée car le 28 mai 1940, après la percée allemande des Ardennes du 10 mai 1940 qui met un terme à la « drôle de guerre », le corps expéditionnaire est évacuée le 7 juin vers l'Angleterre puis rapatriée en France pour y combattre ; laissant ainsi le champ libre aux troupes allemandes, qui occupent Narvik sans combat.
La général Bethouart choisissant la voie « de l'obéissance » est affecté au Maroc, où il est nommé commandant de la subdivision de Rabat, puis de la division de Casablanca en 1942. Il organise malgré tout l’aide au débarquement des Alliés en Afrique du Nord le 8 novembre 1942. Il est alors arrêté et traduit en cour martiale par Charles Noguès, le résident général de France au Maroc. Libéré quatre jours plus tard, il est promu au grade de général de division.
Le général Giraud l'envoie en janvier 1943 à Washington1 comme chef de mission militaire afin de négocier l’aide américaine, principalement le réarmement de l'armée française1. Chef d’état-major de la défense nationale à Alger en novembre 1943, il est élevé aux rang et appellation de général de corps d’armée. Il accompagne alors le général de Gaulle, chef de la France libre lors de ses déplacements à Rome, Londres et il débarque avec lui à Courseulles en Normandie le 14 juin 19441.
Il participe au débarquement de Provence en août 1944 à la tête du 1er Corps d'Armée. Il remonte la vallée du Rhône. En septembre 1944, il s'illustre dans la bataille des Vosges1, il est chargé de l'attaque sur la trouée de Belfort mi-novembre. Après avoir atteint le Rhin le 19 novembre, il libère Mulhouse le lendemain1. En janvier 1945, il participe aux combats qui enfoncent le front sud allemand en Alsace. Ses troupes franchissent le Rhin le 16 avril et traversent la Forêt-Noire, atteignent le Danube le 21 avril1, et sont au col d'Arlberg, dans l'ouest de l'Autriche le 6 mai 19451.
René CARMILLE Contrôleur général des armées
Le 4 décembre 1942, Carmille fait visiter au maréchal Pétain la direction régionale du Service national des statistiques à Clermont-Ferrand. Selon un témoignage de 1975 de l’Inspecteur général de l’Insee R. Gaudriault, « à l’issue de la visite, le maréchal, M. Carmille, M. Rabache, Directeur Régional, M. Roques, (chef du service technique) et moi, nous nous sommes isolés dans une pièce et M. Carmille a décrit en détail le fonctionnement et l’emploi possible de ses fichiers. M. Carmille exposant qu’on pouvait réunir les éléments de plusieurs divisions, le maréchal a demandé « combien ? » ». René Carmille décide alors à la fois de développer les activités civiles du SNS, mais de camoufler complètement celles liées à la mobilisation. Les codes (« tableaux de connexions » dans la technique mécanographique) et les fichiers essentiels sont cachés au séminaire des Jésuites de Mongré, près de Villefranche-sur-Saône. Membre du réseau de résistance de Pierre Sonneville « Marco Polo », Carmille s’efforce, tout au long de l’année 1943, de coordonner son action avec Alger et Londres. Trois agents de liaison sont envoyés à Alger. Le 4 septembre 1943, sur ses instructions, André Caffot, grâce au réseau Jade-Amicol, s’envole d’un terrain de fortune des environs de Reims pour Londres, pour remettre à l’Intelligence Service le modèle de la carte d’identité que Vichy vient d’instaurer, ainsi qu’une des machines destinées à composter les cartes dans les préfectures. Des avis de décès reçus au SNS sont utilisés pour mettre de « vraies-fausses » cartes d'identité à la disposition de résistants, de déserteurs allemands et de juifs.
Devant la mauvaise volonté de Carmille, Jean Bichelonne songe à le remplacer à la tête du SNS par son adjoint Saint-Salvy, réputé favorable à la collaboration, mais c’est ce dernier qui doit quitter le SNS, le 1er mars 1943. Carmille tergiverse mais ne peut empêcher que les textes officiels organisant le STO citent le Service national des Statistiques dans les administrations concernées, ni que le dessin du numéro d’identité figure sur les formulaires. Mais on n’a jamais trouvé le numéro effectivement transcrit sur aucun formulaire de convocation au STO. Environ 875 000 requis français travailleront en Allemagne mais inversement des dizaines de milliers de jeunes gens prennent le maquis, passent en Espagne, et grossissent en tout cas les rangs de la Résistance, qui cherche à saboter l’organisation du STO.

Général Chambe évadé de France
L'armistice du 22 juin 1940 signé, le colonel Chambe est atteint par le brutal abaissement des limites d’âge imposé par l’ennemi aux officiers de l’aviation française, réduite à presque rien.
Il est renvoyé chez lui avec les étoiles de général, mais ne se résigne pas à la défaite. Après des hésitations à passer en Angleterre et à répondre à se joindre au général de Gaulle, il décide donc de rester en France. Bientôt, il fait de nombreuses conférences publiques pour maintenir et stimuler le moral des Français découragés par la défaite et les privations, et entre dans un complot pour faire évader son ancien chef le général Giraud, prisonnier des allemands.
La liaison établie par code secret, celui-ci peut s’évader, le 17 avril 1942. Giraud arrive en France, Chambe l’abrite et le cache sous un faux nom, en Dauphiné, dans une propriété de sa famille à la Verpillière (Isère). Avec quelques autres officiers appartenant tous à l’ancienne 7earmée, Chambe travaille en secret auprès de Giraud. Le contact est pris avec l’état-major américain. Weygand, que Chambe est allé rencontrer pour Giraud, se récuse. Ce dernier prend alors en mains la direction des opérations en Afrique du Nord, au jour du débarquement anglo-américain fixé au 8 novembre 1942. (René Chambe, "Weygand", La Revue des deux Mondes, 15 août 1965.).
De son côté, Chambe est chargé de plusieurs missions en France, en particulier auprès du général Frère, futur chef de l’armée secrète. Puis il se décide à franchir les Pyrénées, puis toute l’Espagne. Embarqué clandestinement à Séville, il parvient à Gibraltar. Reconnu par le général Mac-Farlane, gouverneur de Gibraltar, avec qui il a été en rapport de service en 1940, sur le front de Belgique, Giraud est averti à Alger et met un avion à sa disposition pour le conduire en Algérie, à la fin de janvier 1943.
Giraud lui refuse un commandement sur le front de Tunisie, car il le nomme ministre de l’Information de son gouvernement provisoire, durant quatre mois. C’est à ce titre qu’il conduit avec le colonel américain Hazeltine la guerre psychologique, en s’attaquant au moral de l’adversaire, armée et population civile, par la propagande radio, tracts, renvois de prisonniers avec messages, etc... (Psychological Warfare Section).
Le général Chambe cesse ses fonctions de ministre dans le nouveau gouvernement bicéphale Giraud-de Gaulle et devient chef du cabinet Militaire du général Giraud, le 1er juin 1943. Durant onze mois, il assiste à Alger, à l'aggravation de la mésentente entre le général de Gaulle et le général Giraud, entre « gaullistes » et « giraudistes ». Lorsque Giraud accepte, le 17 avril 1944, de se retirer à Mostaganem, ses proches se dispersent en des postes divers. Chambe rejoint alors le général Juin, commandant un chef du corps expéditionnaire français d’Italie. Affecté à son cabinet, il participe de nouveau aux combats.
Servant tantôt dans une unité, tantôt dans une autre, le général Chambe enlève les étoiles de ses manches, se bat comme simple soldat au milieu des tirailleurs et prend part ainsi à la plupart des combats de la campagne d’Italie et à l’entrée victorieuse à Rome, le 5 juin 1944. Le général de Monsabert, commandant la 3eDivision d’Infanterie Algérienne, le nomme tirailleur de 1re classe au 3e Régiment de Tirailleurs Algériens.
La campagne d’Italie achevée, le général Chambe participe de nouveau à celle de France. Le 15 août 1944, à bord d’un transport de troupes L.S.T., il prend part au débarquement sur les côtes de Provence, dans la baie de Saint-Tropez, avec un détachement de chasseurs. À ses côtés, se tient le commandant William Bullitt, ancien ambassadeur des États-Unis en France de 1939 à 1940. Ce dernier a voulu marquer son attachement à la France en servant sous l’uniforme français. Chambe est alors affecté au cabinet du général de Lattre de Tassigny, ce qui lui permet d’assister ou de participer à toutes les grandes opérations jusqu’à la capitulation de l’Allemagne le 8 mai 1945.
Les hostilités terminées, le général Chambe reste en occupation en Allemagne jusqu’à ce qu’une nouvelle fois atteint par la limite d’âge, il prenne sa retraite et regagne la France en avril 1946.
Général Cochet Pétainiste, rejoint de Gaulle en 43 après on évasion 23 nov 42.
Il devient général de brigade aérienne en 1939. Il fait publier des appels à la résistance en 1940 et 1941. À partir de 1943, il se mettra au service du général de Gaulle, à Londres puis à Alger. À la Libération, il fait partie de l'équipe d'anciens adhérents du Parti démocrate po

Amiral DARLAN
Lors du coup d’État anti-britannique de Rachid Ali en Irak, le 3 avril 1941, alors que l'Angleterre semble affaiblie, Darlan escompte pouvoir obtenir la réduction des contraintes résultant de l’Armistice, en échange de la livraison à l'Allemagne d'une base aérienne en Syrie-Liban et de stocks d'armes des forces françaises du Levant à ses alliés irakiens anti-britanniques. À cet effet, il rend visite à Hitler à Berchtesgaden au début de mai 1941. Après quoi, le 14 mai, il plaide devant le Conseil des ministres pour une collaboration élargie.
Les Protocoles de Paris sont signés le 28 mai 1941 par Darlan et Abetz. Par anticipation sur ces accords, et avec l'approbation active de Pétain, qui en adresse directement l'ordre au général Dentz, une base a été livrée à la Luftwaffe à Alep en Syrie, tandis que des véhicules, de l'artillerie et des munitions sont cédés aux Allemands, en Afrique du Nord, ainsi qu'en Syrie, aux Irakiens en lutte contre le Royaume-Uni.
Les autres protocoles signés à Paris par Darlan prévoient aussi la livraison aux Allemands de bases navales à Bizerte et Dakar. Ces textes prévoient même qu'en cas de riposte des Britanniques, ou des Américains (à ce moment ces derniers sont pourtant encore neutres) contre les bases ainsi transférées aux Allemands, les forces de Vichy devront les défendre.
En fait de « contrepartie » de ses concessions, Darlan n'obtient que l'autorisation de transférer en Afrique française 10 000 hommes pour la défendre contre les Alliés, et dans le même but, la libération de 961 officiers, dont le général Juin expressément désigné. Mais aucune libération massive des prisonniers français. Ainsi ce marché de dupes n'aboutit-il qu'à aider l'Allemagne, et à engager davantage les forces de Vichy dans la collaboration, avec le risque de riposte britannique et américaine. Leur application prématurée au seul Levant a d'ailleurs eu pour conséquence la campagne de Syrie.
Le risque grave de cobelligérance avec l'Allemagne impliqué par ces textes, en l'absence de toute contrepartie sérieuse, est dénoncé par Weygand. Quant au gouvernement de Vichy, il s'abstint de ratifier ce texte, en invoquant la nécessité de concessions plus importantes.
Les accords Darlan-Kato, signés le 29 juillet 1941, régissent les relations entre l’Empire du Japon et le gouvernement de Vichy sur le territoire de l’Indochine française à la suite de l’invasion japonaise de 1940.
Bien que marqué par la perte du Levant et l’échec des Protocoles de Paris, Darlan se ressaisit, convaincu de la justesse de sa politique. Il lui fallait rester allié à l'Allemagne pour ne pas perdre l'Afrique, ni sa place dans le gouvernement de Vichy. Il renforce son pouvoir et devient ministre de la Défense nationale. Il peut ainsi déterminer l’emploi des forces armées et leur organisation générale, ainsi que les conditions de leur emploi. Les relations entre Marine et Armée de Terre sont peu cordiales, les militaires supportant mal d’être commandés par un marin. Darlan entre en conflit ouvert avec Weygand et Huntziger. Le hasard sert Darlan avec la mort dans un accident d'avion du général Huntziger. Quant à Weygand, les manœuvres de l'amiral auprès des Allemands aboutissent à son rappel, à la suite d'un ultimatum allemand. Juin, libéré en application des Protocoles de Paris, est aussitôt nommé au commandement supérieur en Afrique du Nord.
Le 1er décembre 1941, les difficultés de Rommel en Afrique relancent les négociations : une rencontre a lieu à Saint-Florentin, dans l'Yonne, entre Darlan, Pétain et Goering. Pétain remet alors au maréchal du Reich un mémorandum en sept points reprenant le contentieux ancien pour obtenir une collaboration politique sincère sur les bases de la reconnaissance de la souveraineté française sur l’ensemble du territoire, de la fin de l’Ostland, de la disparition de la ligne de démarcation, d'assouplissements économiques et de la libération des prisonniers. Ce mémorandum est refusé par Goering.
Négative sur le plan des concessions politiques, la concertation débouche sur des conversations militaires concernant la défense de l'Empire. N'excluant plus le repli de Rommel en Tunisie, des négociations sont menées avec le général Juin, le 20 décembre à Berlin, pour une éventuelle participation française à la guerre en Afrique. Au cas où Rommel serait rejeté en Tunisie, les troupes françaises devraient intervenir pour combattre aux côtés des Allemands contre les troupes britanniques. C'est d'ailleurs ce qui se produit le 8 novembre 1942, où les généraux de Vichy combattent le débarquement allié au Maroc tandis qu'ils livrent, sans résistance, la Tunisie aux troupes germano-italiennes.
En raison du refus du général Giraud de quitter Gibraltar, le 8 novembre 1942, pour Alger où les résistants comptaient sur lui, Darlan, après avoir capitulé et s'être rendu aux Alliés, va se retrouver seul propulsé sur le devant de la scène. Pour les Américains, Murphy, Clark9 ou Ryder, il devient le seul interlocuteur susceptible, dans les jours suivant le débarquement, de mettre fin aux combats à Oran et au Maroc, où ses subordonnés ont accueilli les Alliés à coups de canon. Or, si l'amiral de la Flotte, pris au piège, a accepté dès le 8 un cessez-le-feu pour la région d’Alger, il se refuse pendant les deux jours suivants, malgré les pressions et les menaces du général Clark, adjoint d'Eisenhower, à ordonner la suspension d’armes au Maroc et à l’ensemble de l’Algérie. Il ne se décidera que sous la menace, le 10 novembre, à mettre fin au combat.
Giraud, arrivé à Alger le 9 novembre, après la bataille, en escomptant prendre le commandement des forces alliées, se rend compte que le jeu américain s'est recentré autour de Darlan. Dès le 10 novembre, un télégramme de Vichy désavoue Darlan et fait de Charles Noguès le représentant du maréchal Pétain en Afrique. Sous la pression des Américains, une nouvelle organisation de commandement se met en place en Afrique : Darlan prend le titre de Haut-commissaire pour la France en Afrique, au nom du « Maréchal empêché », tandis que Giraud devient chef des forces armées françaises10. Aussi Darlan, après avoir ordonné le cessez-le-feu à Oran et au Maroc, fait-il enfin rentrer l’Afrique française du Nord dans la lutte contre l’Axe. Grâce au soutien de Pierre Boisson, il obtiendra en outre le ralliement de l’Afrique-Occidentale française11.
Le ralliement de Darlan soulage les chefs militaires vichystes, conscients d’aller à la défaite en cas de résistance prolongée. Pour les Alliés, si le ralliement de Darlan est plutôt mal vu par leurs opinions publiques, et considéré avec suspicion par leurs généraux, il permet de gagner du temps et d'épargner des vies. Au surplus Darlan vaincu a-t-il accordé aux Alliés des concessions encore plus larges que celles consenties par les résistants lors des accords secrets de Cherchell, deux semaines plus tôt. Reste dès lors le problème de la flotte de Toulon. Les Alliés espèrent son ralliement, avant tout pour obtenir sa neutralisation. Aussi les Alliés pressent-ils Darlan de lui ordonner d’appareiller, alors que Darlan ne veut la faire partir qu'en cas d'invasion de la zone Sud, l'affirmant à plusieurs reprises le 10 novembre. Il sait qu'il doit déjà parvenir à faire confirmer sa légitimité sur les autorités militaires vichystes en Afrique. Au demeurant, il a peu de chance d'obtenir le ralliement de l'amiral collaborationniste de Laborde, avec lequel il a un conflit personnel et qui n'écoutera que le maréchal Pétain. C'est donc le 11 novembre seulement que Darlan se décide, sous la pression des Alliés, à adresser un message à l’amiral de Laborde. Invoquant la rupture de l’armistice et l’absence de liberté du maréchal, il invite le commandant en chef à diriger les navires vers l’Afrique-Occidentale française, et non vers l'Afrique du Nord. Le lendemain, Darlan renouvelle son appel dans les mêmes termes. Il se voit opposer une fin de non recevoir.

L'assassinat de Darlan

Le 24 décembre 1942, Darlan est assassiné par un jeune étudiant, Fernand Bonnier de La Chapelle, qui avait tiré à la courte paille avec trois de ses compagnons d'armes (Othon Gross, Robert Tournier et Philippe Ragueneau)15. Arrêté, il est jugé de manière expéditive, condamné à mort et exécuté. Le commanditaire de l'assassinat était le monarchiste Henri d'Astier de la Vigerie16, qui imaginait donner le pouvoir au « comte de Paris » et le commandement militaire à de Gaulle pour unir les autorités de Londres et d'Alger dans un effort de guerre commun. Le prétendant au trône était en effet présent à Alger le 10 décembre, multipliant les contacts avec les notables locaux17. Si l'appartenance royaliste de Bonnier de La Chapelle est incertaine, le groupe de résistants dont il faisait partie était d'obédience gaulliste au sein du Corps franc d'Afrique (dont trois membres sur quatre avaient participé au putsch du 8 novembre 1942 et ont depuis largement témoigné), qui avait décidé l'élimination d'un personnage qui ne pouvait que gêner et retarder la venue du seul pouvoir légitime à leurs yeux. Bonnier de La Chapelle fut réhabilité le 21 décembre 1945 par un arrêt de la Chambre des révisions de la Cour d’appel d’Alger, qui jugea qu'il avait agi « dans l’intérêt de la libération de la France ».

Général Georges (stratège blindés avions, évadé de France par Churchill en 43 p.326)
Après l’armistice du 22 juin 1940, le général Georges organise pendant quelques semaines la nouvelle armée de Vichy qui ne doit plus compter que 100 000 hommes en métrople, puis, atteint par la limite d’âge en août 1940 (65 ans), il est placé dans la deuxième section du cadre des officiers généraux.

Alger/CFLN

En 1943, Churchill organise son évasion de France afin qu’il puisse travailler de concert avec le général Giraud en Algérie. Georges participe activement au Comité français de la Libération nationale de juin à novembre, mais ne parvient pas à imposer son point de vue modéré. Il est éliminé par le général de Gaulle, et se retire alors définitivement de toute activité politique ou militaire.
Général Giraud
Partisan de la reprise de la lutte contre l'Allemagne nazie et sans lien avec la France libre, il reçut le soutien des Américains et fit figure de rival du général de Gaulle pour la direction des forces alliées françaises.
Après le débarquement allié de novembre 1942 et à la suite de la mort de l'amiral Darlan, Giraud fut durant plusieurs mois au pouvoir en Afrique française du Nord à la tête d'abord du Haut-commissariat de la France pour l'Afrique, puis du Commandement en chef français civil et militaire ; il eut sous ses ordres l'Armée d'Afrique, engagée aux côtés des Alliés dans les opérations contre les Allemands et les Italiens.
Une partie de la Résistance intérieure se réclama également de son patronage et de son inspiration : ce fut notamment le cas des organisations résistantes initialement sympathisantes de Vichy5, ou qui rejetaient l'autorité du général de Gaulle, comme le réseau Alliance ou l’Organisation de résistance de l'armée6 (ORA).
Giraud maintint dans un premier temps en Afrique du Nord la législation de Vichy, mais fut ensuite convaincu par Jean Monnet de rompre définitivement avec Pétain.
Les Alliés poussèrent Giraud et de Gaulle à s'entendre, pour unifier les forces françaises : de juin à novembre 1943, les deux généraux furent coprésidents du Comité français de Libération nationale (CFLN). Giraud fut cependant évincé par de Gaulle, qui le priva progressivement de toute responsabilité, politique puis militaire, au sein des forces alliées4.

Général Juin
Juin donne enfin, le 14 novembre, l'ordre à l'armée de Tunisie repliée sur la frontière algérienne, de faire face aux Allemands, mais son chef, le général Barré, attend jusqu'au 18 novembre pour reprendre le combat. L'armée de Tunisie renforcée par des éléments alliés allait alors se battre très courageusement, mais le coût humain des six mois de guerre nécessités ensuite pour reconquérir la Régence qui n'avait pas été défendue allait être très élevé.
Juin, sous l'autorité de Darlan, autoproclamé haut commissaire de France en Afrique, puis du général Giraud18, se rallie enfin aux Anglo-Américains et reçoit le commandement des forces françaises engagées en Tunisie. Celles-ci, qui ne demandaient qu'à se battre, contribuent, au prix de lourdes pertes, à l'anéantissement des forces d'occupation de l'Axe et de l'Afrika Korps de Rommel.
Dans le cadres des mesures d'épuration dans l'armée, une Commission spéciale d'enquête de Tunisie est créée le 15 août 1943 pour établir les conditions dans lesquelles les forces armées de l'Axe ont pu pénétrer en Tunisie en novembre 1942 et déterminer les responsabilités encourues par les autorités civiles et militaires au cours de ces événements. « Les responsablilités de Juin, écrit Christine Levisse-Touzé, sont établies, mais vite étouffées, et il n'y sera pas donné suite19. »
En 1943, Juin est nommé par de Gaulle à la tête du corps expéditionnaire français en Italie, qui comprend quatre divisions (en tout 112 000 hommes).
Le général Juin décorant un soldat américain de la Croix de guerre (21 mars 1944).
En 1944, il fait adopter par les Alliés un plan de manœuvre audacieux. En effet, il brise la ligne Gustav en enveloppant le mont Cassin avec notamment les tabors marocains du général Guillaume et le 4e régiment de tirailleurs tunisiens. La bataille de Monte-Cassino révèle le génie militaire du général Juin qui en lançant un assaut d'infanterie légère pour déborder la position allemande sur ses flancs remporte un succès total, au contraire du général américain Clark qui, en tentant un assaut frontal d'infanterie lourde précédé d'un catastrophique bombardement du monastère, envoya à la mort sans aucune utilité près de 1 700 soldats.
Général  Koeltz , emprisonné 24 h participe à la reconquête de la Tunisie
Le 26 juin, il est nommé à la tête de la Direction des services de l'Armistice ; de l'été 1940 à 1941, Koeltz est à Vichy. Il passe général de corps d'armée le 20 mai 1941. Le 15 septembre 1941, il est nommé commandant de la 19e région militaire à Alger, au sein des forces françaises d'Afrique du Nord commandées par le général Juin. Le 8 novembre 1942, alors que les forces américaines débarquent en Afrique du Nord, Koeltz, qui refuse de rejoindre les Alliés, est mis aux arrêts pendant la nuit par le colonel Jousse, le chef du 3e bureau de son état-major. Il est libéré après quelques heures, pour participer dans la soirée aux négociations franco-américaines : le cessez-le-feu est signé le 10 novembre à 10 h.
Article connexe : Armée de Vichy.
Le 16 novembre 1942, Koeltz prend le commandement du « détachement armé de l'Est » (DAE) chargé d'assurer la couverture vis-à-vis de l'avancée allemande en Tunisie. Le 20, il est à Constantine. Le 24, le DAE devient le 19e corps d'armée, sous les ordres du « détachement d'armée française » (DAF) commandé par le général Juin, engagé dans la campagne de Tunisie.
Général LAFFARGUE  PéTAINISTE ANTI GAULLISTE    rejoint à la fin de la guerre de Lattre de Tassigny pour opérer des missions avec la 1er Armée. Le 20 mai 1944 il est nommé général de division, puis général de division ayant rang de commandant de corps d'armée, enfin appellation de Général de corps d'armée. Il est gouverneur militaire de Grenoble.
Au procès de Pétain, le général Laffargue, en uniforme de l'armée « Rhin et Danube », témoigne en sa faveur, ce qui lui vaut d'être mis dès le lendemain en disponibilité. Puis il est réintégré et il termine sa carrière militaire en 1951.
général de Latte de Tassigny
Après l'armistice, il reste dans l'Armée de Vichy et, de juillet 1940 à septembre 1941, il est adjoint au général commandant la 13e division militaire à Clermont-Ferrand2 et commandant militaire du Puy-de-Dôme14. Le découragement des troupes est alors profond, il s'emploie à restaurer la confiance des soldats, par la discipline15. À cette époque, il pense que le régime du maréchal Pétain défend l'intérêt national et se soumet à ses directives16. S'intéressant à la jeunesse, il organise, en dehors des Chantiers de jeunesse, ses propres chantiers et une école de cadres militaires dans le village d'Opme (près de Clermont-Ferrand) — qu'il fait reconstruire par des étudiants alsaciens réfugiés et des soldats17 —, avec pour but de « produire des chefs » pour une armée apte au travail d'équipe et d'étendre cette expérience à toute l'Armée d'armistice18. Promu général de division il est commandant en chef des troupes de Tunisie, où il crée une autre école de cadres, à Salammbô (quartier de Tunis)2,9 ; il n'y reste que pendant quatre mois, de fin septembre 1941 au 2 février 1942, rappelé alors en métropole, à la demande des Allemands, pour avoir refusé de ravitailler l'Afrika Korps11. À la mort du secrétaire d'État à la Guerre dans le Gouvernement Darlan, le général Huntziger, en novembre 1941, de Lattre tente, sans succès, d'obtenir ce poste19. Par la suite, en 1942, il commande la 16e division militaire à Montpellier11,20,10, est promu général de corps d'armée2 et crée de nouveau une école de cadres, à Carnon9,21. Il conserve son poste dans l'Armée d'armistice, malgré l'hostilité manifestée par les Allemands à son égard20,22 et le SOL de Montpellier qui le signale comme « sympathisant gaulliste »11. Contrairement à nombre de militaires de l'Armée de vichy, de Lattre n'a jamais été décoré de la francisque23 et en particulier parmi les huit généraux commandants de division militaire, il est le seul à ne l'avoir pas été11.
Le 21 juin 1942, le général Giraud, qui vient de s'évader de la forteresse de Königstein et qui commence à prendre des contacts pour ses projets d'avenir, rencontre de Lattre à Montpellier mais il le trouve « prudent et évasif »24. En août 1942, contacté par Jean Moulin pour prendre la tête de l'Armée secrète, de Lattre refuse25.
Lorsqu'en septembre-octobre 1942, les Alliés préparent l'établissement d'un deuxième front en Afrique du Nord, alors qu'ils sont désireux de s'entendre avec Vichy qui contrôle la région afin que les Français n'opposent pas de résistance, cherchant donc un chef avec qui traiter pour mettre sur pied les opérations, Weygand ayant refusé, le nom du général de Lattre est évoqué, parmi d'autres (militaires ou politiques) ; il n'est toutefois pas retenu26.

Arrestation

Lorsqu'à la suite du débarquement des Alliés en Afrique du Nord, la zone libre est envahie par les troupes allemandes, le 11 novembre 1942, seul général en activité à le faire27,10, il refuse l'ordre de ne pas combattre donné par le gouvernement de Vichy, en la personne du ministre Bridoux27, commande à ses troupes de s'opposer aux Allemands, et est arrêté par les gendarmes27,28. Il est interné à la prison militaire de Toulouse, puis à la prison Montluc à Lyon, il est condamné, à dix ans de prison27,2, par les juges français10 du tribunal d'État de la section de Lyon (juridiction d'exception, siégeant à huis clos, constituée d'un magistrat et de quatre jurés désignés par le gouvernement : deux officiers généraux, un préfet honoraire et le chef des SOL, Joseph Darnand27), le 9 janvier 19439,29, mais conserve son grade27,28. Il a même été envisagé de le radier de l'ordre national de la Légion d'honneur30. Cet épisode fait dire au préfet Hontebeyrie31,27, que « lorsqu'on apprend [qu'ils] ont franchi la frontière, on s'occupe beaucoup plus d'arrêter de Lattre que les Allemands »32.

Affiche de Lattre de Tassigny annonçant la victoire, le 9 mai 1945 (photographiée à Strasbourg en 1979).

Ralliement à de Gaulle

Parvenant à s'évader de la maison d'arrêt de Riom dans la nuit du 2 au 3 septembre 1943, avec le concours de sa femme, de son fils33,34,28,9 et de Louis Roetsch33,35,36, puis l'aide de la Résistance2, et après être resté caché un mois en Auvergne9, à Compains33, il fuit, via le Port d'Arciat37 et le terrain d’atterrissage clandestin « Aigle » à Manziat (Ain), au nord de Mâcon, le 17 octobre, pour rejoindre Londres, puis Alger où il arrive le 20 décembre 194333,9, après avoir été

Généal de corps d’armée  de la Laurencie arrété
En 1940, La Laurencie participe aux opérations de Dunkerque à la tête du 3e corps d'armée. Après l’armistice du 22 juin 1940, il est commandant de la 16e région militaire. Il est membre du tribunal militaire qui condamne Charles de Gaulle4. Il est ensuite nommé par Pétain délégué général du gouvernement français auprès des autorités d'occupation à Paris. Le 13 décembre 1940, c'est lui qui est chargé d'arrêter Marcel Déat, ce qui lui vaudra d'être expulsé par les Allemands vers la zone libre et remplacé dans ses fonctions par Fernand de Brinon.
Mis en retraite du service actif2, il est en contact avec l’OSS de Berne. Ayant rencontré, en janvier 1941, Claude Bourdet et Henri Frenay, il fait remettre des fonds américains au mouvement Libération nationale (plus tard renommé Combat). Le 17 avril 1941, il est nommé par le gouvernement membre de la commission du Conseil national chargée de l'étude de la réorganisation administrative de la France. Le 2 mai 1941, il affiche ses sentiments favorables à la victoire du « bloc anglo-américain »5. Cette prise de position lui vaut d’être interné par le régime de Vichy de 1942 à 1944.
Interné dans un hôtel de Vals-les-Bains (Ardèche), le général est transféré au camp d'Évaux-les-Bains (Creuse)6 où il rencontre Roger Stéphane et le docteur Henri Martin. Le 8 juin 1944, avec quatre autres internés, les trois compères braquent le bureau du directeur, tandis que plusieurs FTP font irruption dans le camp. Avec leurs gardiens, les 37 internés sont conduits à Chambon-sur-Voueize, siège du maquis. Tout le monde est relâché7,8.
Général de Montsabert
Commandant la 5e brigade de l'infanterie d'Afrique et commandant de la subdivision de Milinia, il est directement confronté aux évènements de 1942.
Il prend alors fait et cause pour le débarquement américain en Algérie, en tentant de neutraliser les troupes hésitantes. Il se voit confier le commandement de la 3e division d'infanterie algérienne (3e DIA), avec mission de la mettre sur pied et de l'entraîner. Homme de contact, il acquiert auprès de ses cadres et de ses hommes, français ou musulmans, prestige et confiance, et donne ainsi à la division une âme qui se manifesta avec éclat dès les premiers combats. Il a joué un rôle important dans la création des Corps francs d'Afrique dont il prendra le commandement le 25 novembre 19421.
Sa première tâche est de refouler les Allemands débarqués à Bizerte en Tunisie. Après six mois de combat, la division entre à Tunis au milieu des acclamations de la population. Puis c'est la campagne d'Italie de novembre 1943 à juillet 1944 pendant laquelle la 3e D.I.A. joue un rôle éminent au sein du corps expéditionnaire français en enlevant notamment la crête du Belvédère. Pendant dix jours, la division Monsabert retient, sur un front de 8 km, 27 bataillons allemands sur les 44 opposés à la 5e Armée américaine qui combat sur 70 km de front.
Devant Sienne, que la 3e D.I.A. s'apprête à libérer le 3 juillet, Monsabert répond à un officier qui lui demande d'approuver un plan de préparation d'artillerie « Si vous tirez en deçà du 18e siècle, je vous fais fusiller ! »2
Il prend part ensuite au débarquement de Provence, à la reconquête de Toulon, de Marseille et à la défense de Strasbourg, manifestant ses qualités exceptionnelles de meneur d'hommes. Nommé au commandement du 2e corps d'armée, il franchit le Rhin et s'empare de Stuttgart. Il est le premier commandant supérieur des troupes françaises d’occupation en Allemagne3, entre juillet 1945 et septembre 1946.
Pierre du Noyer de Segonzac Directeur de l’école d’Uriage
il a été le directeur de l'École des cadres d'Uriage qu'il crée aussitôt après la défaite de 1940, avec l'appui du Secrétariat à la Jeunesse du Régime de Vichy. Résistant aux multiples pressions exercées par le régime, Dunoyer de Segonzac a ménagé à son école une grande autonomie qui lui a permis d'en faire un lieu de réflexion, vivier de la Résistance.
À la fermeture de l'école par le gouvernement Laval fin 1942, il entre dans la clandestinité et son équipe essaimera dans de nombreux maquis (le Vercors, la région parisienne, la Bretagne, le Nord...). Au début du mois de février 1943, il entre en contact avec le capitaine Pommiès alors qu'il se trouve à Toulouse pour l'élaboration d'un service de renseignement et de contre-espionnage1. Par la suite, il prendra lui-même le commandement des maquis du sud-tarnais qui réunissent des juifs, des protestants et des catholiques avec lesquels il libèrera les villes de la région (Castres, Mazamet, Béziers etc.). Constituant ses troupes en régiment (le 12e Dragons), il prendra Autun, entrera dans Nevers pour y faire jonction avec la 1re Armée du général de Lattre. Il entrera en Allemagne après de très durs combats dans les Vosges.
Général Prioux Général Prioux (vainqueur de la bataille de Hannout , prisonnier libéré en 42 , rejpoint Giraud mais écarté par De Gaulle.) http://fr.wikipedia.org/wiki/Ren%C3%A9_Prioux
e 26 mai 1940, et est fait prisonnier de guerre le 29 du même mois. Rapatrié en avril 1942, il est placé dans le cadre de réserve en mai et reçoit en septembre rang et appellation de général d'armée.
Assistant militaire du général Giraud après l'opération Torch, il constitue une cible vichyste pour De Gaulle, qui le place à la retraite
Général Revers (p275) chef d’état major de darlan ORA
Il commande une artillerie divisionnaire en 1940. Après l'armistice, il est le chef d'état-major du général Frère, sert auprès de l'amiral Darlan, comme chef de cabinet au ministère de la Guerre (1941), puis comme chef d'état-major quand Darlan devient commandant en chef (avril 1942). Passé à l'O.R.A. (Organisation de résistance de l'armée) dès sa création, il succède à sa tête en octobre 1943 au général Verneau déporté à Buchenwald, lui-même successeur du général Frère également déporté à Struthof, et la commande jusqu'à la Libération2.
Général Touzet du Vigier

L'officier résistant au cœur de l'armée

Nommé chef du 3e bureau du chef d'État-Major de l'armée le 17 novembre 1940, du Vigier s'attelle à reconstruire sur le plan opérationnel les chances de revanche de l'Armée Française.
Colonel le 25 décembre 1940, en collaboration avec les autres bureaux de l'EMA et René Carmille, il prépare un système de planification de la mobilisation à partir des indicateurs démographiques (en connaissant le nombre d'hommes pouvant obtenir des cartes de tabac, l'on peut ainsi connaître le nombre d'hommes majeurs pouvant être mobilisables), créant ainsi une armée fictive pouvant être levée, c'est la première armée. La seconde armée sur laquelle il veut compter est celle de l'armistice. Il s'occupe d'améliorer sa dotation ainsi que sa qualité guerrière alors qu'elle n'est destinée qu'à maintenir l'ordre.
Pour armer correctement ces deux armées si elles sont amenées à reprendre le combat, il contribue à créer les dépôts d'armes clandestins, qui passent à l'Organisation de résistance de l'armée puis à l'Armée secrète lorsque la Zone dite "libre" est envahie. Enfin la troisième et dernière armée qu'il considère devoir maîtriser est l'armée parachutée (en Allemagne), pouvant renseigner l'état-major sur l'Allemagne, son potentiel, à travers les témoignages des libérés, des évadés (comme Henri Giraud (général) dont il planifie l'évasion).
Le 25 janvier 1942, il est nommé à la tête de la 2e brigade de cavalerie d'Algérie et de la subdivision de Mascara (Algérie). Comme de nombreux chefs prometteurs mais gênants après l'arrivée du général Bridoux à la tête du ministère de la défense nationale, il est envoyé à l'armée d'Afrique afin que celle-ci puisse reprendre le combat le moment venu, sans crainte d'une réaction allemande directe. Ses chefs et collaborateurs, Jean-Édouard Verneau, Aubert Frère, René Carmille, restés en France le payent de leur vie. Avec les blindés que l'on a pu sauver et cacher en AFN est constituée une Brigade Légère Mécanique dont il prend le commandement le 8 novembre 1942 afin de tenir la dorsale tunisienne au sein du 19e CA, en attendant que les troupes alliées s'organisent après leur débarquement.


Général Verneau, chef de l’ORA , mort à Buchenwald   ORA
Ancien chef d’état-major du général Noguès à Alger, il y est nommé chef de la délégation des services de l’armistice en août 1940. En février 1941, il devient chef d’état-major de l'armée d'armistice et donne son accord tacite aux actions clandestines de camouflage de matériel : stockage et entretien d’armes et de munitions qui serviront plus tard aux maquis, organisation de réseaux clandestins de transmissions2.
Chef d’état-major de l’armée d’armistice en juin 1942, il participe à la fondation de l’Organisation de résistance de l'armée (ORA) dès la dissolution de l'armée d'armistice en novembre 1942. Il rejoint le commandant Cogny qui a créé une branche de l'organisation en zone Nord et succède en juin 1943 au général Aubert Frère à la tête de celle-ci. Arrêté le 23 octobre 1943, il désigne son successeur, le général Georges Revers, puis est déporté à Buchenwald, où il meurt le 14 septembre 1944, à 54 ans3.
Général de Vernejoul
Le 1er mai 1943, en Afrique du nord, l'armée française commandée par le général Giraud recrée une deuxième division blindée, vite rebaptisée 5e division blindée, le 9 juillet 1943. Elle est placée sous les ordres du général de Vernejoul qui la commandera jusqu'au 22 avril 1945. En septembre 1944, la division débarque en France. Elle se battra notamment dans les Vosges et en Alsace libérant notamment Colmar le 2 février 1945. Elle passe le Rhin début avril.
Après guerre, il est le commandant de l’arme blindée des troupes françaises d'occupation en Allemagne.
En 1964 à Nyons, le général de Vernejoul fonde la Confrérie des Chevaliers de l’Olivier qui se consacre à la reconquête du marché de l'olive par les producteurs des Baronnies.

Général Weygand

À l'origine de la « Révolution nationale »

Weygand occupe le poste de ministre de la Défense nationale dans le Gouvernement de Vichy, pendant trois mois (juin 1940 à septembre 1940).
Le 28 juin, il rédige un programme approuvé par Pétain, à consonance fortement légitimiste, corporatiste, clérical et xénophobe. Il explique la nécessité de libérer la France « d'un régime de compromissions maçonniques, capitalistes et internationales qui nous a conduits où nous en sommes », blâme « la lutte des classes qui a divisé le pays, empêché tout travail profitable, permis toutes les surenchères de la démagogie ». Il prône « un nouveau régime social, fondé sur la confiance et la collaboration entre ouvriers et patrons. » Il déplore qu'en raison de la baisse de la natalité, la défense nationale ait été assumée par « une proportion inadmissible de contingents nord-africains, coloniaux et étrangers », et dénonce « des naturalisations massives et regrettables [qui ont] livré une partie de notre sol et de nos richesses à des exploitants étrangers ». Il affirme enfin qu'il faut réformer l'éducation de la jeunesse, mettre fin à « la vague de matérialisme qui a submergé la France », « revenir au culte et à la pratique d'un idéal résumé en ces quelques mots : Dieu, Patrie, Famille, Travail. » Il conclut en demandant une épuration de l'administration et du personnel dirigeant : « A un programme nouveau, des hommes nouveaux40. »
Le 20 novembre 1942, après l’invasion alliée de l'Afrique du Nord et l'occupation totale de la métropole, Weygand est fait prisonnier par les Allemands et placé en résidence surveillée dans le Tyrol autrichien, au château d'Itter, dépendant administrativement de Dachau. Sa détention va durer trente mois. La dernière année, il partage sa captivité avec Paul Reynaud, Édouard Daladier et Maurice Gamelin, avec qui les rapports sont tendus.
En mai 1945, les prisonniers sont libérés par les Américains et Weygand est reçu avec tous les honneurs dus à son rang au QG de la VIIe armée américaine à Ausbourg où il est l'hôte du général Patch. Ayant reçu un télégramme de Paris lui enjoignant de s'assurer de la personne de Weygand et de le garder sous surveillance américaine jusqu'à nouvel ordre, Patch, indigné, fait conduire avec égard le général au QG de la Ire armée française à Lindau. A leur arrivée chez de Lattre, celui-ci reçoit l'ordre de de Gaulle d'arrêter les personnalités ayant eu des fonctions auprès du Gouvernement de Vichy, ordre qui concerne Weygand et Jean Borotra, ministre de Pétain. De Lattre exécute avec répugnance cet ordre et arrête son « vieux chef », non sans lui avoir fait rendre les honneurs militaires et mis sa voiture personnelle à disposition44.

Paradoxalement,  Noguès qui défendait la thèse du repli à Alger le 18 juin 40, reste fidèle au maréchal
Le général de La Porte du Theil abandonne alors toute fonction militaire pour mettre en place les Chantiers, dont il est à la fois le fondateur et le commissaire général (jusqu'en 1944). Dans son esprit, il s'agit de donner aux jeunes français un complément de formation morale, physique et professionnelle pour les préparer à assumer un jour leurs responsabilités au service du régime de Vichy. On choisit pour cela de les isoler de la société civile dans des camps au grand air, dans le but de les aguerrir physiquement et moralement et de renforcer leur patriotisme et leur sens de la solidarité, valeurs qui a priori auraient prétendument fait défaut dans la société des années trente. Le but caché des Chantiers de Jeunesse est de constituer un substitut au service militaire obligatoire, supprimé sur ordre des allemands.
La Porte du Theil ne se limite cependant pas à des discours et à des feux de camps. Transgressant ses devoirs moraux d'ancien chef scout, il demande et obtient l'exclusion des jeunes français juifs des Chantiers, d'abord en Afrique du Nord, à l'initiative de son Commissaire régional, le lieutenant-colonel Van Hecke, puis en métropole l'année suivante. Le 15 juillet 1942, soit d'ailleurs 24 heures avant le déclenchement de la rafle du Vel'd'Hiv', il propose même au Commissariat Général aux Questions Juives un texte de loi, vite approuvé, qui met définitivement les Juifs en dehors des Chantiers. Pour sa défense, , dans un régime ouvertement antisémite et sous le contrôle de l'occupant nazi, La Porte du Theil a dû ménager des compromis, peut-être des compromissions, prix à payer pour la préservation des Chantiers et de sa mission jugée supérieure de régénération de la jeunesse pour le renouveau de la Patrie. Cependant, sur le plan personnel, l'homme protègera ses quelques collaborateurs juifs et entretiendra des relations amicales après la guerre avec des Israélites.
Surpris par le débarquement allié en Algérie du 8 novembre 1942, La Porte du Theil, au lieu de reprendre du service dans l'armée d'Afrique alignée sur les Alliés et placée sous le commandement du général Henri Giraud, préfère retourner en France métropolitaine en avion, y laissant le lieutenant-colonel Van Hecke. Pour sa défense, il arguera de l'honneur militaire et sa responsabilité de commandement pour la métropole, mentalité conforme à sa formation, son milieu, et son époque. Le lieutenant-colonel Van Hecke, (anti semmite voir plus haut) qui se rallie à la France libre en prenant contact avec la résistance locale, contribua alors à la formation d'unités militaires à partir d'anciens des Chantiers de Jeunesse dont le 7e régiment de chasseurs d'Afrique dont il prend le commandement en 1943 et qui prend part aux campagnes d'Italie, de France et d'Allemagne comme en atteste son étendard arborant le nom des batailles de Garigliano et Toulon en 1944, Wurtemberg en 1945; le fameux Chant des Africains est personnellement dédié à van Hecke et à son 7e RCA. En 1945, le général de Gaulle l'aurait décrit en ces termes "Jeune et splendide régiment dont les preuves ne sont plus à faire, s'est taillé une large part de gloire au cours des campagnes d'Italie et de France".
Lorsque les Allemands envahissent la zone Sud et dissolvent l'armée d'armistice, ils se gardent de porter atteinte aux Chantiers de jeunesse, qui à leurs yeux maintiennent la jeunesse française en de bonnes mains et peuvent servir de vivier de main-d'œuvre.
 

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