Pourquoi a-t-il pris la responsabilité de créer une milice en remplacement de l'armée d'armistice déclenchant ainsi une guerre civile qui va durer jusqu'à la libération ?
Liste non exhaustive des VICHYSTO RESISTANTS
Général Aubert
Frère ; général de corps d’armée nommé
par Vichy en 41 à Alger) fondateur de
l’ORA déc 1942, mort 44 le 13 juin 44 Struthof;
Le 13 juin 1943, il est arrêté par
la Gestapo
avec son épouse et incarcéré à Clermont-Ferrand. En août, il est transféré à Fresnes et comparait devant le tribunal
le 1er décembre.
Le 4 mai 1944, embarqué dans un
train pour l'Allemagne qui est censé partir vers un château du Tyrol, mais qui, en
réalité, s'arrête au camp du Struthof, il y meurt d'épuisement, le 13 juin 1944.
Son épouse, jusque-là incarcérée au fort de Romainville, est déportée à Ravensbrück
le 27 juillet
1944
Colonel Pierre Salomon Brisac
Il est ensuite promu successivement
lieutenant-colonel en 1941 et
colonel en 1942
1.
Il se conforme aux lois vichystes sur le statut des Juifs et se présente au
commissariat de police
7.
C'est un attentat de miliciens contre lui qui décide de son entrée dans la
Résistance active, selon son cousin Bernard Levi
8.
Brissac organise alors un
maquis dans les environs de
Grenoble ;
il évite l'arrestation par la
Gestapo et revient à Paris
4.
Il y est chef d'état-major de l'
Organisation de résistance de
l'armée en 1944
1,9.
Il porte à cette époque le pseudonyme de « Colonel Brachet »
5.
Ensuite chargé de mission par le
général de Gaulle, il fait la navette entre
Alger et la métropole
4,10.
Général commandant Polytechnique puis dans les
états-majors
Nommé
général de brigade en 1944, Pierre Brisac
commande l'
École polytechnique de 1945 à 1950
Général Barré Tunisie
Placé
en deuxième section (à la disposition des autorités) en août 1943, il est admis
à la retraite en novembre 1945. En 1950, il publie sur la campagne de Tunisie
des mémoires aux éditions Berger-Levrault intitulés Tunisie,
1942-19433.
Général Bergeret
Quelques
jours après l'Opération Torch, qui vit les alliés débarquer en
Afrique du Nord, le 8 novembre 1942, il se rallie au général Giraud et remplit les fonctions de
haut-commissaire adjoint au commandement civil et militaire en Afrique du nord.
Le régime de Vichy le déchoit alors de sa nationalité
française.
Général Béthouart
Il
reçoit ses 2 étoiles de général de brigade avant le débarquement de Narvik qui est la première
victoire alliée de la Seconde Guerre mondiale, les 10 et 13 avril. Il est
légèrement blessé le 20 avril à Namsos et remporte des succès à Bjervik le 13 mai
et à Narvik,
qu'il reprend aux Allemands le 28 mai 1940, les repoussant à la frontière
suédoise1.
René CARMILLE
Contrôleur général des armées
Le
4 décembre
1942,
Carmille fait visiter au
maréchal
Pétain la direction régionale du Service national des statistiques à
Clermont-Ferrand. Selon un témoignage de
1975 de l’Inspecteur
général de l’Insee R. Gaudriault, « à l’issue de la visite, le maréchal,
M. Carmille, M. Rabache, Directeur Régional, M. Roques, (chef du service
technique) et moi, nous nous sommes isolés dans une pièce et M. Carmille a
décrit en détail le fonctionnement et l’emploi possible de ses
fichiers. M. Carmille exposant qu’on
pouvait réunir les éléments de plusieurs divisions, le maréchal a demandé
« combien ? » ». René Carmille décide alors à la fois de
développer les activités civiles du SNS, mais de camoufler complètement celles
liées à la mobilisation. Les codes (« tableaux de connexions » dans
la technique
mécanographique) et les
fichiers essentiels sont cachés au
séminaire des
Jésuites
de
Mongré, près de
Villefranche-sur-Saône. Membre du réseau de
résistance de
Pierre Sonneville «
Marco Polo », Carmille s’efforce, tout au
long de l’année
1943,
de coordonner son action avec Alger et Londres. Trois agents de liaison sont
envoyés à Alger. Le
4 septembre
1943, sur ses
instructions, André Caffot, grâce au
réseau Jade-Amicol, s’envole d’un terrain de
fortune des environs de
Reims pour Londres, pour remettre à l’Intelligence Service le
modèle de la carte d’identité que Vichy vient d’instaurer, ainsi qu’une des
machines destinées à composter les cartes dans les
préfectures.
Des avis de décès reçus au SNS sont utilisés pour mettre de
« vraies-fausses » cartes d'identité à la disposition de résistants,
de déserteurs allemands et de juifs.
Devant la mauvaise volonté de Carmille, Jean Bichelonne songe à le remplacer
à la tête du SNS par son adjoint Saint-Salvy, réputé favorable à la
collaboration, mais c’est ce dernier qui doit quitter le SNS, le
1er mars 1943. Carmille
tergiverse mais ne peut empêcher que les textes officiels organisant le STO
citent le Service national des Statistiques dans les administrations
concernées, ni que le dessin du numéro d’identité figure sur les formulaires.
Mais on n’a jamais trouvé le numéro effectivement transcrit sur aucun
formulaire de convocation au STO. Environ
875 000 requis
français travailleront en Allemagne mais inversement des dizaines de milliers
de jeunes gens prennent le maquis, passent en Espagne, et grossissent en tout
cas les rangs de la
Résistance, qui cherche à saboter
l’organisation du STO.
Général Chambe évadé de
France
L'armistice du 22 juin 1940 signé, le
colonel Chambe est atteint par le brutal abaissement des limites d’âge imposé
par l’ennemi aux officiers de l’aviation française, réduite à presque rien.
Il
est renvoyé chez lui avec les étoiles de général, mais ne se résigne pas à la
défaite. Après des hésitations à passer en Angleterre et à répondre à se
joindre au général de Gaulle, il décide donc de rester en France. Bientôt,
il fait de nombreuses conférences publiques pour maintenir et stimuler le moral
des Français découragés par la défaite et les privations, et entre dans un
complot pour faire évader son ancien chef le général Giraud, prisonnier des
allemands.
La liaison
établie par code secret, celui-ci peut s’évader, le 17 avril 1942. Giraud
arrive en France, Chambe l’abrite et le cache sous un faux nom, en Dauphiné,
dans une propriété de sa famille à la
Verpillière (Isère). Avec quelques autres officiers appartenant tous à
l’ancienne 7earmée, Chambe travaille en secret auprès de Giraud. Le
contact est pris avec l’état-major américain. Weygand,
que Chambe est allé rencontrer pour Giraud, se récuse. Ce dernier prend alors
en mains la direction des opérations en Afrique du Nord, au jour du
débarquement anglo-américain fixé au 8 novembre 1942. (René Chambe,
"Weygand", La Revue des deux Mondes, 15 août
1965.).
De
son côté, Chambe est chargé de plusieurs missions en France, en particulier
auprès du général Frère, futur chef de l’armée secrète. Puis il
se décide à franchir les Pyrénées,
puis toute l’Espagne.
Embarqué clandestinement à Séville, il parvient à Gibraltar.
Reconnu par le général Mac-Farlane, gouverneur de Gibraltar, avec qui il a été
en rapport de service en 1940, sur le front de Belgique, Giraud est averti à
Alger et met un avion à sa disposition pour le conduire en Algérie, à la fin de
janvier 1943.
Giraud
lui refuse un commandement sur le front de Tunisie, car il le nomme ministre de
l’Information de son gouvernement provisoire, durant quatre mois. C’est à ce
titre qu’il conduit avec le colonel américain Hazeltine la guerre psychologique, en s’attaquant au moral
de l’adversaire, armée et population civile, par la propagande radio, tracts,
renvois de prisonniers avec messages, etc... (Psychological Warfare
Section).
Le
général Chambe cesse ses fonctions de ministre dans le nouveau gouvernement
bicéphale Giraud-de Gaulle et devient chef du cabinet Militaire du général
Giraud, le 1er juin 1943. Durant onze mois, il assiste à Alger, à
l'aggravation de la mésentente entre le général de Gaulle et le général Giraud,
entre « gaullistes » et « giraudistes ». Lorsque Giraud
accepte, le 17 avril 1944, de se retirer à Mostaganem,
ses proches se dispersent en des postes divers. Chambe rejoint alors le général
Juin,
commandant un chef du corps expéditionnaire français d’Italie. Affecté à son
cabinet, il participe de nouveau aux combats.
Servant
tantôt dans une unité, tantôt dans une autre, le général Chambe enlève les
étoiles de ses manches, se bat comme simple soldat au milieu des tirailleurs et
prend part ainsi à la plupart des combats de la campagne d’Italie et à l’entrée
victorieuse à Rome, le 5 juin 1944. Le général de Monsabert, commandant la 3eDivision
d’Infanterie Algérienne, le nomme tirailleur de 1re classe au 3e
Régiment de Tirailleurs Algériens.
La
campagne d’Italie achevée, le général Chambe participe de nouveau à celle de
France. Le 15 août 1944, à bord d’un transport de troupes L.S.T., il prend part
au débarquement sur les côtes de Provence, dans la baie de Saint-Tropez,
avec un détachement de chasseurs. À ses côtés, se tient le commandant William Bullitt, ancien ambassadeur des États-Unis
en France de 1939 à 1940. Ce dernier a voulu marquer son attachement à la France
en servant sous l’uniforme français. Chambe est alors affecté au cabinet du général de Lattre de Tassigny, ce
qui lui permet d’assister ou de participer à toutes les grandes opérations
jusqu’à la capitulation de l’Allemagne le 8 mai 1945.
Les
hostilités terminées, le général Chambe reste en occupation en Allemagne
jusqu’à ce qu’une nouvelle fois atteint par la limite d’âge, il prenne sa
retraite et regagne la France en avril 1946.
Général Cochet Pétainiste,
rejoint de Gaulle en 43 après on évasion 23 nov 42.
Il devient général de brigade aérienne en 1939. Il fait publier des appels à
la résistance en 1940 et 1941. À partir de 1943, il se mettra au service du
général de Gaulle, à Londres puis à Alger. À la
Libération, il fait partie de l'équipe
d'anciens adhérents du
Parti démocrate po
Amiral DARLAN
Lors
du coup d’État anti-britannique de Rachid Ali en Irak, le 3 avril 1941, alors que
l'Angleterre semble affaiblie, Darlan escompte pouvoir obtenir la réduction des
contraintes résultant de l’Armistice, en échange de la livraison à l'Allemagne
d'une base aérienne en Syrie-Liban et de stocks
d'armes des forces françaises du Levant à ses alliés irakiens
anti-britanniques. À cet effet, il rend visite à Hitler à Berchtesgaden
au début de mai 1941. Après quoi, le 14 mai,
il plaide devant le Conseil des ministres pour une collaboration élargie.
Les Protocoles de Paris sont
signés le 28 mai 1941 par Darlan et Abetz.
Par anticipation sur ces accords, et avec l'approbation active de Pétain, qui
en adresse directement l'ordre au général Dentz,
une base a été livrée à la Luftwaffe à Alep en Syrie, tandis que des véhicules, de l'artillerie et des
munitions sont cédés aux Allemands, en Afrique du Nord, ainsi qu'en Syrie, aux
Irakiens en lutte contre le Royaume-Uni.
Les
autres protocoles signés à Paris par Darlan prévoient aussi la livraison aux
Allemands de bases navales à Bizerte et Dakar. Ces textes prévoient même qu'en cas de riposte des
Britanniques, ou des Américains (à ce moment ces derniers sont pourtant encore
neutres) contre les bases ainsi transférées aux Allemands, les forces de Vichy
devront les défendre.
En
fait de « contrepartie » de ses concessions, Darlan n'obtient que
l'autorisation de transférer en Afrique française 10 000 hommes pour
la défendre contre les Alliés, et dans le même but, la libération de
961 officiers, dont le général Juin expressément désigné. Mais aucune libération
massive des prisonniers français. Ainsi ce marché de dupes n'aboutit-il qu'à
aider l'Allemagne, et à engager davantage les forces de Vichy dans la
collaboration, avec le risque de riposte britannique et américaine. Leur
application prématurée au seul Levant a d'ailleurs eu pour conséquence la campagne de Syrie.
Le
risque grave de cobelligérance avec l'Allemagne impliqué par ces textes, en
l'absence de toute contrepartie sérieuse, est dénoncé par Weygand.
Quant au gouvernement de Vichy, il s'abstint de ratifier ce texte, en invoquant
la nécessité de concessions plus importantes.
Les accords Darlan-Kato, signés le 29 juillet 1941,
régissent les relations entre l’Empire du Japon et le gouvernement de Vichy sur
le territoire de l’Indochine française à la suite de l’invasion japonaise de
1940.
Bien
que marqué par la perte du Levant et l’échec des Protocoles de Paris, Darlan se
ressaisit, convaincu de la justesse de sa politique. Il lui fallait rester
allié à l'Allemagne pour ne pas perdre l'Afrique, ni sa place dans le
gouvernement de Vichy. Il renforce son pouvoir et devient ministre de la
Défense nationale. Il peut ainsi déterminer l’emploi des forces armées et leur
organisation générale, ainsi que les conditions de leur emploi. Les relations
entre Marine et Armée de Terre sont peu cordiales, les militaires supportant
mal d’être commandés par un marin. Darlan entre en conflit ouvert avec Weygand
et Huntziger. Le hasard sert Darlan avec la mort
dans un accident d'avion du général Huntziger. Quant à Weygand, les manœuvres
de l'amiral auprès des Allemands aboutissent à son rappel, à la suite d'un
ultimatum allemand. Juin, libéré en application des Protocoles de Paris, est
aussitôt nommé au commandement supérieur en Afrique du Nord.
Le 1er
décembre
1941, les
difficultés de Rommel
en Afrique relancent les négociations : une rencontre a lieu à Saint-Florentin,
dans l'Yonne, entre Darlan, Pétain et Goering.
Pétain remet alors au maréchal du Reich un mémorandum en sept points reprenant
le contentieux ancien pour obtenir une collaboration politique sincère sur les
bases de la reconnaissance de la souveraineté française sur l’ensemble du
territoire, de la fin de l’Ostland, de la disparition de la ligne de démarcation, d'assouplissements
économiques et de la libération des prisonniers. Ce mémorandum est refusé par
Goering.
Négative
sur le plan des concessions politiques, la concertation débouche sur des
conversations militaires concernant la défense de l'Empire. N'excluant plus le
repli de Rommel en Tunisie, des négociations sont menées avec le général
Juin, le 20 décembre à Berlin, pour une éventuelle participation française
à la guerre en Afrique. Au cas où Rommel serait rejeté en Tunisie, les troupes
françaises devraient intervenir pour combattre aux côtés des Allemands contre
les troupes britanniques. C'est d'ailleurs ce qui se produit le 8 novembre
1942, où les généraux
de Vichy combattent le débarquement allié au Maroc tandis qu'ils livrent, sans
résistance, la Tunisie aux troupes germano-italiennes.
En
raison du refus du général Giraud de quitter Gibraltar, le
8 novembre
1942, pour Alger où
les résistants comptaient sur lui, Darlan, après avoir capitulé et s'être rendu
aux Alliés, va se retrouver seul propulsé sur le devant de la scène. Pour les
Américains, Murphy, Clark9
ou Ryder, il devient le seul interlocuteur susceptible, dans les jours suivant
le débarquement, de mettre fin aux combats à Oran et au Maroc, où ses subordonnés ont
accueilli les Alliés à coups de canon. Or, si l'amiral de la Flotte, pris au
piège, a accepté dès le 8 un cessez-le-feu pour la région d’Alger, il se refuse
pendant les deux jours suivants, malgré les pressions et les menaces du général
Clark, adjoint d'Eisenhower, à ordonner la suspension d’armes au Maroc et à
l’ensemble de l’Algérie. Il ne se décidera que sous la menace, le 10
novembre, à mettre fin au combat.
Giraud,
arrivé à Alger le 9 novembre, après la bataille, en escomptant prendre le
commandement des forces alliées, se rend compte que le jeu américain s'est
recentré autour de Darlan. Dès le 10 novembre, un télégramme de Vichy désavoue Darlan
et fait de Charles Noguès le représentant du maréchal Pétain en
Afrique. Sous la pression des Américains, une nouvelle organisation de
commandement se met en place en Afrique : Darlan prend le titre de
Haut-commissaire pour la France en Afrique, au nom du « Maréchal
empêché », tandis que Giraud devient chef des forces armées françaises10.
Aussi Darlan, après avoir ordonné le cessez-le-feu à Oran et au Maroc, fait-il
enfin rentrer l’Afrique française du Nord dans la lutte
contre l’Axe. Grâce au soutien de Pierre
Boisson, il obtiendra en outre le ralliement de l’Afrique-Occidentale française11.
Le
ralliement de Darlan soulage les chefs militaires vichystes, conscients d’aller
à la défaite en cas de résistance prolongée. Pour les Alliés, si le ralliement
de Darlan est plutôt mal vu par leurs opinions publiques, et considéré avec
suspicion par leurs généraux, il permet de gagner du temps et d'épargner des
vies. Au surplus Darlan vaincu a-t-il accordé aux Alliés des concessions encore
plus larges que celles consenties par les résistants lors des accords secrets de Cherchell, deux
semaines plus tôt. Reste dès lors le problème de la flotte de Toulon. Les Alliés
espèrent son ralliement, avant tout pour obtenir sa neutralisation. Aussi les
Alliés pressent-ils Darlan de lui ordonner d’appareiller, alors que Darlan ne
veut la faire partir qu'en cas d'invasion de la zone Sud,
l'affirmant à plusieurs reprises le 10 novembre. Il sait qu'il doit déjà
parvenir à faire confirmer sa légitimité sur les autorités militaires vichystes
en Afrique. Au demeurant, il a peu de chance d'obtenir le ralliement de
l'amiral collaborationniste de Laborde, avec lequel il a un conflit personnel
et qui n'écoutera que le maréchal Pétain. C'est donc le 11 novembre seulement
que Darlan se décide, sous la pression des Alliés, à adresser un message à
l’amiral de Laborde. Invoquant la rupture de l’armistice et l’absence de
liberté du maréchal, il invite le commandant en chef à diriger les navires vers
l’Afrique-Occidentale française, et non
vers l'Afrique du Nord. Le lendemain, Darlan renouvelle son appel dans les
mêmes termes. Il se voit opposer une fin de non recevoir.
L'assassinat de Darlan
Le
24
décembre
1942, Darlan
est assassiné par un jeune étudiant,
Fernand Bonnier de La Chapelle, qui
avait tiré à la courte paille avec trois de ses compagnons d'armes (Othon
Gross, Robert Tournier et
Philippe Ragueneau)
15.
Arrêté, il est jugé de manière expéditive, condamné à mort et exécuté. Le
commanditaire de l'assassinat était le monarchiste
Henri d'Astier de la Vigerie16,
qui imaginait donner le pouvoir au «
comte de Paris » et le
commandement militaire à
de
Gaulle pour unir les autorités de Londres et d'Alger dans un effort de
guerre commun. Le prétendant au trône était en effet présent à Alger le 10
décembre, multipliant les contacts avec les notables locaux
17.
Si l'appartenance royaliste de Bonnier de La Chapelle est incertaine, le groupe
de résistants dont il faisait partie était d'obédience gaulliste au sein du
Corps franc d'Afrique (dont trois membres sur quatre avaient participé au
putsch
du 8 novembre 1942 et ont depuis largement témoigné), qui avait décidé
l'élimination d'un personnage qui ne pouvait que gêner et retarder la venue du
seul pouvoir légitime à leurs yeux. Bonnier de La Chapelle fut réhabilité le
21
décembre
1945 par un
arrêt de la Chambre des révisions de la Cour d’appel d’Alger, qui jugea qu'il
avait agi « dans l’intérêt de la libération de la France ».
Général Georges
(stratège blindés avions, évadé de France par Churchill en 43 p.326)
Après l’
armistice du 22 juin 1940, le général
Georges organise pendant quelques semaines la nouvelle
armée
de Vichy qui ne doit plus compter que
100 000 hommes
en métrople, puis, atteint par la limite d’âge en
août 1940
(65 ans), il est placé dans la deuxième section du cadre des officiers
généraux.
Alger/CFLN
En 1943,
Churchill organise son évasion de France afin
qu’il puisse travailler de concert avec le général
Giraud en Algérie. Georges participe
activement au
Comité français de la
Libération nationale de juin à novembre, mais ne parvient pas à imposer son
point de vue modéré. Il est éliminé par le
général de Gaulle, et se retire alors
définitivement de toute activité politique ou militaire.
Général Giraud
Giraud
maintint dans un premier temps en Afrique du Nord la législation de Vichy, mais
fut ensuite convaincu par Jean Monnet de rompre définitivement avec Pétain.
Les
Alliés poussèrent Giraud et de Gaulle à s'entendre, pour unifier les forces
françaises : de juin à novembre 1943, les deux généraux furent coprésidents du Comité français de Libération
nationale (CFLN). Giraud fut cependant évincé par de Gaulle, qui le priva
progressivement de toute responsabilité, politique puis militaire, au sein des
forces alliées4.
Général Juin
Juin
donne enfin, le 14 novembre, l'ordre à l'armée de Tunisie repliée sur la
frontière algérienne, de faire face aux Allemands, mais son chef, le général
Barré, attend jusqu'au 18 novembre pour reprendre le combat. L'armée de
Tunisie renforcée par des éléments alliés allait alors se battre très
courageusement, mais le coût humain des six mois de guerre nécessités ensuite
pour reconquérir la Régence qui n'avait pas été défendue allait être très
élevé.
Juin,
sous l'autorité de Darlan, autoproclamé haut commissaire de France en
Afrique, puis du général Giraud18, se
rallie enfin aux Anglo-Américains et reçoit le commandement des forces
françaises engagées en Tunisie. Celles-ci, qui ne demandaient qu'à se
battre, contribuent, au prix de lourdes pertes, à l'anéantissement des forces
d'occupation de l'Axe et de l'Afrika Korps de Rommel.
Dans
le cadres des mesures d'épuration dans l'armée, une Commission
spéciale d'enquête de Tunisie est créée le 15 août 1943 pour établir les
conditions dans lesquelles les forces armées de l'Axe ont pu pénétrer en
Tunisie en novembre 1942 et déterminer les responsabilités encourues par les
autorités civiles et militaires au cours de ces événements. « Les
responsablilités de Juin, écrit Christine Levisse-Touzé, sont établies, mais
vite étouffées, et il n'y sera pas donné suite19. »
Le général Juin décorant un soldat américain de la
Croix de guerre (21 mars 1944).
Général Koeltz , emprisonné 24 h participe à la
reconquête de la Tunisie
Le 26
juin, il est nommé à la tête de la Direction des services de l'Armistice ; de l'été 1940 à 1941,
Koeltz est à Vichy. Il passe général de corps d'armée le 20 mai 1941.
Le 15 septembre 1941, il est nommé commandant de la 19e région militaire à Alger, au sein des forces françaises d'Afrique du Nord
commandées par le général Juin. Le 8 novembre 1942, alors que les
forces américaines débarquent en Afrique du Nord, Koeltz, qui refuse
de rejoindre les Alliés, est mis aux arrêts
pendant la nuit par le colonel Jousse, le chef du 3e bureau de
son état-major. Il est libéré après quelques heures, pour participer dans la
soirée aux négociations franco-américaines : le cessez-le-feu est signé le
10 novembre à 10 h.
Le 16
novembre 1942, Koeltz prend le commandement du « détachement armé de
l'Est » (DAE) chargé d'assurer la couverture vis-à-vis de l'avancée
allemande en Tunisie.
Le 20, il est à Constantine. Le 24, le DAE devient le 19e corps d'armée, sous les
ordres du « détachement d'armée française » (DAF) commandé par le
général Juin, engagé dans la campagne de Tunisie.
Général LAFFARGUE
PéTAINISTE ANTI GAULLISTE rejoint
à la fin de la guerre
de Lattre de Tassigny pour opérer des
missions avec la 1
er Armée. Le 20 mai
1944 il est nommé
général de division, puis général de division ayant rang de commandant de corps
d'armée, enfin appellation de Général de corps d'armée. Il est gouverneur
militaire de
Grenoble.
Au procès de
Pétain, le général Laffargue, en uniforme de
l'armée « Rhin et Danube », témoigne en sa faveur, ce qui lui vaut
d'être mis dès le lendemain en disponibilité. Puis il est réintégré et il
termine sa carrière militaire en
1951.
général de Latte de Tassigny
Après l'
armistice, il reste dans l'
Armée
de Vichy et, de
juillet
1940 à
septembre
1941, il est
adjoint au général commandant la 13
e division militaire à
Clermont-Ferrand2
et commandant militaire du
Puy-de-Dôme14.
Le découragement des troupes est alors profond, il s'emploie à restaurer la
confiance des soldats, par la discipline
15.
À cette époque, il pense que le
régime
du
maréchal Pétain défend l'intérêt national et se
soumet à ses directives
16.
S'intéressant à la jeunesse, il organise, en dehors des
Chantiers de jeunesse, ses
propres chantiers et une école de cadres militaires dans le village d'
Opme (près de
Clermont-Ferrand) — qu'il fait reconstruire par des étudiants alsaciens
réfugiés et des soldats
17 —,
avec pour but de
« produire des chefs »
pour une armée apte au travail d'équipe et d'étendre cette expérience à toute
l'Armée d'armistice
18.
Promu
général de division il est commandant en chef
des troupes de
Tunisie,
où il crée une autre école de cadres, à Salammbô (quartier de
Tunis)
2,9 ;
il n'y reste que pendant quatre mois, de fin septembre 1941 au
2 février 1942, rappelé alors en métropole, à la demande
des Allemands, pour avoir refusé de ravitailler l'
Afrika Korps11.
À la mort du secrétaire d'État à la Guerre dans le
Gouvernement Darlan, le
général
Huntziger, en
novembre
1941, de
Lattre tente, sans succès, d'obtenir ce poste
19.
Par la suite, en 1942, il commande la 16
e division militaire à
Montpellier11,20,10,
est promu
général de corps d'armée2
et crée de nouveau une école de cadres, à
Carnon9,21.
Il conserve son poste dans l'Armée d'armistice, malgré l'hostilité manifestée
par les Allemands à son égard
20,22
et le
SOL de Montpellier qui le signale comme
« sympathisant gaulliste »11.
Contrairement à nombre de militaires de l'Armée de vichy, de Lattre n'a jamais
été décoré de la
francisque23
et en particulier parmi les huit généraux commandants de division militaire, il
est le seul à ne l'avoir pas été
11.
Le
21 juin 1942, le
général Giraud, qui vient de s'évader de
la
forteresse de Königstein et qui commence à
prendre des contacts pour ses projets d'avenir, rencontre de Lattre à
Montpellier mais il le trouve
« prudent et
évasif »24.
En
août 1942, contacté
par
Jean
Moulin pour prendre la tête de l'
Armée secrète, de Lattre refuse
25.
Lorsqu'en
septembre-octobre 1942, les
Alliés préparent
l'établissement d'un deuxième front en
Afrique
du Nord, alors qu'ils sont désireux de s'entendre avec
Vichy
qui contrôle la région afin que les Français n'opposent pas de résistance,
cherchant donc un chef avec qui traiter pour mettre sur pied les opérations,
Weygand
ayant refusé, le nom du général de Lattre est évoqué, parmi d'autres
(militaires ou politiques) ; il n'est toutefois pas retenu
26.
Arrestation
Lorsqu'à la suite du
débarquement
des Alliés en Afrique du Nord, la
zone libre
est
envahie par les troupes allemandes, le
11 novembre
1942, seul
général en activité à le faire
27,10,
il refuse l'ordre de ne pas combattre donné par le
gouvernement
de Vichy, en la personne du ministre
Bridoux27,
commande à ses troupes de s'opposer aux Allemands, et est arrêté par les
gendarmes
27,28.
Il est interné à la prison militaire de
Toulouse, puis
à la
prison Montluc à
Lyon, il est condamné,
à dix ans de prison
27,2,
par les juges français
10
du tribunal d'État de la section de Lyon (juridiction d'exception, siégeant à
huis clos, constituée d'un magistrat et de quatre jurés désignés par le gouvernement :
deux officiers généraux, un préfet honoraire et le chef des SOL,
Joseph
Darnand27),
le
9 janvier
19439,29,
mais conserve son grade
27,28.
Il a même été envisagé de le radier de l'
ordre national de la Légion
d'honneur30.
Cet épisode fait dire au préfet Hontebeyrie
31,27,
que
« lorsqu'on apprend [qu'ils] ont franchi la frontière,
on s'occupe beaucoup plus d'arrêter de Lattre que les Allemands »32.
Affiche de Lattre de Tassigny annonçant la victoire, le 9 mai 1945 (photographiée à Strasbourg en 1979).
Ralliement à de Gaulle
Parvenant à s'évader de la
maison
d'arrêt de
Riom
dans la nuit du 2 au
3 septembre
1943, avec le
concours de sa femme, de son fils
33,34,28,9
et de Louis Roetsch
33,35,36,
puis l'aide de la
Résistance2,
et après être resté caché un mois en
Auvergne9,
à
Compains33,
il fuit, via le
Port d'Arciat37
et le terrain d’atterrissage clandestin « Aigle » à
Manziat
(
Ain), au nord de
Mâcon, le
17 octobre, pour rejoindre
Londres, puis
Alger où il arrive le
20
décembre
194333,9,
après avoir été
Généal de corps
d’armée de la Laurencie arrété
Mis
en retraite du service actif2,
il est en contact avec l’OSS de Berne. Ayant
rencontré, en janvier 1941, Claude
Bourdet et Henri Frenay, il fait remettre des fonds américains au
mouvement Libération nationale (plus tard renommé Combat). Le 17 avril 1941, il est nommé par
le gouvernement membre de la commission du Conseil national chargée
de l'étude de la réorganisation administrative de la France. Le 2 mai 1941, il affiche ses
sentiments favorables à la victoire du « bloc anglo-américain »5.
Cette prise de position lui vaut d’être interné par le régime
de Vichy de 1942 à 1944.
Général de Montsabert
Commandant
la 5e brigade de l'infanterie d'Afrique et commandant de la
subdivision de Milinia, il est directement confronté
aux évènements de 1942.
Il
prend alors fait et cause pour le débarquement américain en Algérie, en
tentant de neutraliser les troupes hésitantes. Il se voit confier le
commandement de la 3e division d'infanterie
algérienne (3e DIA), avec mission de la mettre sur pied et de
l'entraîner. Homme de contact, il acquiert auprès de ses cadres et de ses
hommes, français ou musulmans, prestige et confiance, et donne ainsi à la
division une âme qui se manifesta avec éclat dès les premiers combats. Il a
joué un rôle important dans la création des Corps francs d'Afrique dont il prendra le
commandement le 25 novembre 19421.
Sa
première tâche est de refouler les Allemands débarqués à Bizerte en Tunisie. Après
six mois de combat, la division entre à Tunis au milieu des
acclamations de la population. Puis c'est la campagne d'Italie de
novembre 1943 à juillet
1944 pendant
laquelle la 3e D.I.A. joue un rôle éminent au sein du corps
expéditionnaire français en enlevant notamment la crête du Belvédère.
Pendant dix jours, la division Monsabert retient, sur un front de 8 km, 27
bataillons allemands sur les 44 opposés à la 5e Armée américaine qui
combat sur 70 km de front.
Devant
Sienne, que la 3e D.I.A. s'apprête à libérer le 3 juillet, Monsabert
répond à un officier qui lui demande d'approuver un plan de préparation
d'artillerie « Si vous tirez en deçà du 18e siècle, je vous fais
fusiller ! »2
Il prend part ensuite au débarquement de Provence, à la reconquête
de Toulon, de Marseille et
à la défense de Strasbourg, manifestant ses qualités exceptionnelles de meneur
d'hommes. Nommé au commandement du 2e corps d'armée, il franchit
le Rhin et s'empare
de Stuttgart.
Il est le premier commandant supérieur des troupes françaises d’occupation en
Allemagne3,
entre juillet 1945
et septembre 1946.
Pierre du Noyer de Segonzac
Directeur de l’école d’Uriage
il a
été le directeur de l'École des cadres d'Uriage qu'il crée
aussitôt après la défaite de 1940, avec l'appui du Secrétariat à la Jeunesse du Régime
de Vichy. Résistant aux multiples pressions exercées par le régime, Dunoyer
de Segonzac a ménagé à son école une grande autonomie qui lui a permis d'en
faire un lieu de réflexion, vivier de la Résistance.
À la
fermeture de l'école par le gouvernement Laval fin 1942, il entre
dans la clandestinité et son équipe essaimera dans de nombreux maquis (le Vercors,
la région parisienne, la Bretagne, le Nord...). Au début du mois de février
1943, il entre en contact avec le capitaine Pommiès alors qu'il se trouve à Toulouse pour
l'élaboration d'un service de renseignement et de contre-espionnage1.
Par la suite, il prendra lui-même le commandement des maquis du sud-tarnais qui
réunissent des juifs, des protestants et des catholiques avec lesquels il
libèrera les villes de la région (Castres, Mazamet, Béziers etc.). Constituant
ses troupes en régiment (le 12e Dragons), il prendra Autun, entrera
dans Nevers pour y faire jonction avec la 1re Armée du
général de Lattre. Il entrera en Allemagne après de très durs combats dans les
Vosges.
Général Prioux Général
Prioux (vainqueur de la bataille de Hannout , prisonnier libéré en 42 ,
rejpoint Giraud mais écarté par De Gaulle.) http://fr.wikipedia.org/wiki/Ren%C3%A9_Prioux
e 26 mai 1940, et est fait prisonnier de guerre le 29 du même mois.
Rapatrié en avril 1942, il est placé dans le cadre de réserve en mai et reçoit
en septembre rang et appellation de général d'armée.
Assistant militaire du général Giraud
après l'opération Torch, il constitue une cible vichyste
pour De Gaulle, qui le place à la retraite
Général Revers (p275)
chef d’état major de darlan ORA
Il commande une artillerie divisionnaire en 1940. Après l'armistice, il est
le chef d'état-major du
général Frère,
sert auprès de l'amiral Darlan, comme chef de cabinet au ministère de la Guerre
(1941), puis comme chef d'état-major quand
Darlan devient
commandant en chef (avril 1942). Passé à l'O.R.A. (
Organisation de résistance de
l'armée) dès sa création, il succède à sa tête en octobre 1943
au général Verneau déporté à
Buchenwald,
lui-même successeur du général
Frère
également déporté à
Struthof, et la commande jusqu'à la Libération
2.
Général Touzet du
Vigier
L'officier résistant au cœur de l'armée
Nommé chef du 3
e bureau du chef d'État-Major de l'armée le 17
novembre 1940, du Vigier s'attelle à reconstruire sur le plan opérationnel les
chances de revanche de l'Armée Française.
Colonel le
25 décembre 1940, en collaboration avec les autres bureaux de l'EMA et
René
Carmille, il prépare un système de planification de la mobilisation à
partir des indicateurs démographiques (en connaissant le nombre d'hommes
pouvant obtenir des cartes de tabac, l'on peut ainsi connaître le nombre
d'hommes majeurs pouvant être mobilisables), créant ainsi une armée fictive
pouvant être levée, c'est la première armée. La seconde armée sur laquelle il
veut compter est celle de l'armistice. Il s'occupe d'améliorer sa dotation
ainsi que sa qualité guerrière alors qu'elle n'est destinée qu'à maintenir
l'ordre.
Pour armer correctement ces deux armées si elles sont amenées à reprendre le
combat, il contribue à créer les dépôts d'armes clandestins, qui passent à l'
Organisation de résistance de
l'armée puis à l'
Armée secrète lorsque la Zone dite
"libre" est envahie. Enfin la troisième et dernière armée qu'il
considère devoir maîtriser est l'armée parachutée (en Allemagne), pouvant
renseigner l'état-major sur l'Allemagne, son potentiel, à travers les
témoignages des libérés, des évadés (comme
Henri Giraud (général) dont il planifie
l'évasion).
Le
25 janvier
1942, il est
nommé à la tête de la 2
e brigade de cavalerie d'Algérie et de la
subdivision de
Mascara (Algérie). Comme de nombreux chefs
prometteurs mais gênants après l'arrivée du général
Bridoux à la tête du ministère de la
défense nationale, il est envoyé à l'armée d'Afrique afin que celle-ci puisse
reprendre le combat le moment venu, sans crainte d'une réaction allemande
directe. Ses chefs et collaborateurs,
Jean-Édouard Verneau,
Aubert
Frère,
René Carmille, restés en France le payent de leur
vie. Avec les blindés que l'on a pu sauver et cacher en AFN est constituée une
Brigade Légère Mécanique dont il prend le commandement le 8 novembre 1942 afin
de tenir la dorsale tunisienne au sein du 19
e CA, en attendant que
les troupes alliées s'organisent après leur débarquement.
Général Verneau, chef de l’ORA , mort à Buchenwald ORA
Ancien
chef d’état-major du général Noguès
à Alger, il y est
nommé chef de la délégation des services de l’armistice en août 1940. En
février 1941, il devient chef d’état-major de l'armée d'armistice et donne son accord tacite aux
actions clandestines de camouflage de matériel : stockage et entretien
d’armes et de munitions qui serviront plus tard aux maquis, organisation de
réseaux clandestins de transmissions2.
Chef
d’état-major de l’armée d’armistice en juin 1942, il participe à la fondation
de l’Organisation de résistance de
l'armée (ORA) dès la dissolution de l'armée d'armistice en novembre 1942.
Il rejoint le commandant Cogny qui a créé une branche de l'organisation en zone
Nord et succède en juin 1943 au général
Aubert Frère à la tête de celle-ci. Arrêté le 23 octobre 1943, il désigne
son successeur, le général Georges Revers, puis est déporté à Buchenwald,
où il meurt le 14 septembre 1944, à 54 ans3.
Général de Vernejoul
Le 1er mai 1943, en Afrique du
nord, l'armée française commandée par le général Giraud recrée une deuxième division
blindée, vite rebaptisée 5e division blindée, le 9 juillet 1943.
Elle est placée sous les ordres du général de Vernejoul qui la commandera
jusqu'au 22 avril 1945. En septembre 1944, la division débarque en France. Elle
se battra notamment dans les Vosges et en Alsace libérant
notamment Colmar le 2 février
1945. Elle passe le Rhin début avril.
Général Weygand
À l'origine de la « Révolution
nationale »
Weygand occupe le poste de
ministre de la Défense
nationale dans le
Gouvernement
de Vichy, pendant trois mois (
juin 1940 à
septembre
1940).
Le 28 juin, il rédige un programme approuvé par Pétain, à consonance
fortement légitimiste,
corporatiste,
clérical
et
xénophobe.
Il explique la nécessité de libérer la France « d'un régime de
compromissions
maçonniques, capitalistes et internationales qui nous
a conduits où nous en sommes », blâme « la
lutte
des classes qui a divisé le pays, empêché tout travail profitable, permis
toutes les surenchères de la démagogie ». Il prône « un nouveau
régime social, fondé sur la confiance et la collaboration entre ouvriers et
patrons. » Il déplore qu'en raison de la baisse de la natalité, la défense
nationale ait été assumée par « une proportion inadmissible de contingents
nord-africains, coloniaux et étrangers », et dénonce « des
naturalisations
massives et regrettables [qui ont] livré une partie de notre sol et de nos
richesses à des exploitants étrangers ». Il affirme enfin qu'il faut
réformer l'éducation de la jeunesse, mettre fin à « la vague de
matérialisme qui a submergé la France », « revenir au culte et à la
pratique d'un idéal résumé en ces quelques mots : Dieu, Patrie, Famille,
Travail. » Il conclut en demandant une
épuration
de l'administration et du personnel dirigeant : « A un programme
nouveau, des hommes nouveaux
40. »
Le 20 novembre
1942, après
l’invasion alliée de l'Afrique du Nord et l'occupation totale de la métropole,
Weygand est fait prisonnier par les Allemands et placé en résidence surveillée
dans le Tyrol autrichien, au château d'Itter, dépendant administrativement de Dachau. Sa
détention va durer trente mois. La dernière année, il partage sa captivité avec
Paul
Reynaud, Édouard Daladier et Maurice
Gamelin, avec qui les rapports sont tendus.
En mai 1945, les
prisonniers sont libérés par les Américains et Weygand est reçu avec tous les
honneurs dus à son rang au QG de la VIIe armée américaine à Ausbourg
où il est l'hôte du général Patch.
Ayant reçu un télégramme de Paris lui enjoignant de s'assurer de la personne de
Weygand et de le garder sous surveillance américaine jusqu'à nouvel ordre,
Patch, indigné, fait conduire avec égard le général au QG de la Ire
armée française à Lindau.
A leur arrivée chez de Lattre, celui-ci reçoit l'ordre de de
Gaulle d'arrêter les personnalités ayant eu des fonctions auprès du
Gouvernement de Vichy, ordre qui concerne Weygand et Jean
Borotra, ministre de Pétain. De Lattre exécute avec répugnance cet ordre et
arrête son « vieux chef », non sans lui avoir fait rendre les
honneurs militaires et mis sa voiture personnelle à disposition44.
Paradoxalement, Noguès qui défendait la thèse du
repli à Alger le 18 juin 40, reste fidèle au maréchal
Le général de La Porte
du Theil abandonne alors toute fonction militaire pour mettre en place
les Chantiers, dont il est à la fois le fondateur et le commissaire général
(jusqu'en 1944). Dans son esprit, il s'agit de donner aux jeunes français un
complément de formation morale, physique et professionnelle pour les préparer à
assumer un jour leurs responsabilités au service du régime de Vichy. On choisit
pour cela de les isoler de la société civile dans des camps au grand air, dans
le but de les aguerrir physiquement et moralement et de renforcer leur
patriotisme et leur sens de la solidarité, valeurs qui
a priori auraient
prétendument fait défaut dans la société des années trente. Le but caché des
Chantiers de Jeunesse est de constituer un substitut au service militaire
obligatoire, supprimé sur ordre des allemands.
La Porte du Theil ne se limite cependant pas à des discours et à des feux de
camps. Transgressant ses devoirs moraux d'ancien chef scout,
il demande et
obtient l'exclusion des jeunes français juifs des Chantiers, d'abord en Afrique
du Nord, à l'initiative de son Commissaire régional, le lieutenant-colonel Van
Hecke, puis en métropole l'année suivante. Le 15 juillet
1942, soit
d'ailleurs 24 heures avant le déclenchement de la rafle du Vel'd'Hiv', il
propose même au Commissariat Général aux Questions Juives un texte de loi, vite
approuvé, qui met définitivement les Juifs en dehors des Chantiers. Pour sa
défense, , dans un régime ouvertement antisémite et sous le contrôle de
l'occupant nazi, La Porte du Theil a dû ménager des compromis, peut-être des
compromissions, prix à payer pour la préservation des Chantiers et de sa
mission jugée supérieure de régénération de la jeunesse pour le renouveau de la
Patrie.
Cependant, sur le plan personnel, l'homme protègera ses quelques
collaborateurs juifs et entretiendra des relations amicales après la guerre
avec des Israélites.
Surpris par le débarquement allié en Algérie du 8 novembre 1942,
La Porte du Theil, au lieu de reprendre du service dans l'armée d'Afrique alignée sur les Alliés et
placée sous le commandement du général Henri Giraud, préfère retourner en France
métropolitaine en avion, y laissant le lieutenant-colonel Van Hecke. Pour sa
défense, il arguera de l'honneur militaire et sa responsabilité de commandement
pour la métropole, mentalité conforme à sa formation, son milieu, et son
époque. Le lieutenant-colonel Van Hecke, (anti semmite voir plus haut) qui se
rallie à la France libre en prenant contact avec la résistance locale,
contribua alors à la formation d'unités militaires à partir d'anciens des
Chantiers de Jeunesse dont le 7e régiment de chasseurs
d'Afrique dont il prend le commandement en 1943 et qui prend part aux
campagnes d'Italie, de France et d'Allemagne comme en atteste son étendard
arborant le nom des batailles de
Garigliano et
Toulon en 1944,
Wurtemberg
en 1945; le fameux
Chant des Africains est personnellement
dédié à van Hecke et à son 7
e RCA. En 1945, le général de Gaulle
l'aurait décrit en ces termes "
Jeune et splendide régiment dont les
preuves ne sont plus à faire, s'est taillé une large part de gloire au cours
des campagnes d'Italie et de France".
Lorsque les Allemands envahissent la zone Sud et dissolvent l'armée
d'armistice, ils se gardent de porter atteinte aux Chantiers de jeunesse,
qui à leurs yeux maintiennent la jeunesse française en de bonnes mains et
peuvent servir de vivier de main-d'œuvre.
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