La première offensive japonaise : 22-25 septembre 1940
À cause de sa position particulièrement stratégique de « verrou de la Chine », Lạng Sơn sera le théâtre d'affrontements sanglants lors de deux grandes offensives japonaises au cours de la Seconde Guerre mondiale. Profitant de la faiblesse de la France après la défaite face à l'Allemagne, le gouvernement de Fumimaro Konoe, avec l'approbation de l'empereur Showa, décide d'occuper militairement l'Indochine. Afin de pouvoir attaquer par surprise, le Quartier général impérial joue le jeu de la diplomatie:22 sept. 1940, le représentant du Japon à Saïgon, Nishihara, signe des accords avec le gouverneur général de l'Indochine, le vice amiral d'escadre Jean Decoux.
Mais le soir-même, en violation flagrante du traité, la 5e division japonaise du Kwang Si, soit 30 000 hommes commandé par le général Akihito Nakamura, stationnée en Chine, attaque une zone frontalière de 70 kilomètres, avec Lạng Sơn en son centre névralgique (l'objectif est d'investir la ville par une double manœuvre en la prenant dans un étau par l'ouest et par l'est). Le lieutenant-colonel Louvet devient la première victime, abattu alors qu'il se trouvait à la tête d'un détachement motorisé de Lạng Sơn. Durant cette première offensive, les troupes japonaises massacrent les officiers et les soldats français de la garnison, ainsi que de nombreux civils. Les hostilités durent trois jours, jusqu'au 25 septembre, entrainant la mort d'environ 800 soldats français. Une fois les objectifs atteints, Hirohito ordonne finalement leur cessation.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Invasion_japonaise_de_l%27Indochine
La guerre du Pacifique proprement dite débute en décembre 1941. L'Indochine reste à l'écart, étant régie par les accords de septembre 1940 et juillet 1941, antérieurs à l'entrée en guerre du Japon contre les Alliés. Elle demeure par ailleurs la dernière colonie française fidèle à Vichy, alors que le reste de l'Empire colonial français a basculé dans le camp de la résistance à la mi-1943.
À partir de juillet 1944, l'Indochine commence à être bombardée par les États-Unis, que les avions pouvaient désormais atteindre à partir de la Chine du sud et des Philippines.
En janvier 1945, les Américains opérent deux raids navals dévastateurs sur les côtes de l'Indochine via la Task Force 38 et coulent une partie importante de la flotte marchande japonaise et des jonques vietnamiennes de ravitaillement, bombardant également Saïgon, Phnom-Penh et d'autres localités.
La flotte française stationnée en Indochine dont le vieux croiseur Lamotte-Picquet est bombardé et coulé par la marine et l'aviation américaine. Au début de 1945, suite aux bombardements américains sur les gares, les voies de chemin de fer, et sur les flottes de jonques vietnamiennes de ravitaillement Nord/Sud de l'Indochine, une terrible famine éclate dans le Nord et le centre du Viêt Nam actuel Famine de 1945 au Viêt Nam et fait plusieurs milliers de victimes 10.
Les Japonais demeurent dubitatifs face aux revirements du gouvernement issu de la France libre en métropole (toujours en guerre contre le Japon depuis Pearl Harbor) et face à un probable débarquement allié sur les côtes de l'Indochine. Au sein de l'État-major japonais, les avis sont partagés entre les tenants d'une ligne dure qui souhaitent que le Japon se pose en "libérateur" des peuples asiatiques face aux colonialismes européens, et ceux plus pragmatiques ayant jusqu'à présent maintenu le statu quo avec la France de Vichy malgré quelques débordements de l'armée, comme à Lạng Sơn en 1940. Les premiers finalement obtiennent gain de cause, en raison des défaites de l'Axe devant l'avancée des alliés, tant en Europe qu'en Asie.
Fin 1944, les autorités politiques et militaires japonaises tombent d'accord pour mettre fin brutalement à la parenthèse française en Indochine (seule puissance coloniale européenne maintenue depuis 1940) par l'opération Meigo Sakusen (« action de l’éclair de lune ») organisée le 9 mars 194511.
9 mars 45. Réunissant les autorités françaises à des repas organisés le même soir dans toute l'Indochine, les forces japonaises posent un ultimatum refusé par l'amiral Decoux, enjoignant aux forces françaises et indochinoises de passer sous leur autorité. Le Japon capture alors les officiels Français et attaque à l'improviste les troupes françaises et indochinoises (vietnamiennes, cambodgiennes et laotiennes, dans les unités de la Garde Indochinoise). Si certaines unités françaises et indochinoises résistent courageusement, le coup de force est rapide :
9 mars 1945 La seconde attaque japonaise sur Lạng Sơn . Traqué de toutes parts par les Alliés dans l'ensemble du Pacifique, le Japon décide d'investir toute la péninsule indochinoise et, pour réaliser ce projet, d'anéantir les forces françaises. L'état-major japonais invite les autorités civiles et militaires de Lạng Sơn à un dîner à 18h. À la fin du repas, les convives sont faits prisonniers. Deux d'entre eux sont abattus : le lieutenant-colonel Amiguet et le chef de bataillon Leroy. Entre-temps, dix mille soldats japonais montent à l'assaut de la citadelle. La résistance se poursuit toute la nuit. Parce qu'ils refusent de se rendre, le général Émile Lemonnier et le résident Auphelle sont décapités. Le colonel Robert subit le même sort deux jours plus tard. À l'issue des combats, les civils et les survivants de deux sections du 19e RMIC seront sauvagement massacrés (escrime à la baïonnette sur les vivants).
À la citadelle de Lạng Sơn, la résistance « jusqu’à la dernière cartouche » a duré une vingtaine d’heures et a coûté, du côté français, 120 tués et 140 blessés graves hospitalisés et de nombreux autres blessés. Les 11, 12 et 13 mars, 460 rescapés et blessés — qui peuvent tenir debout — sont amenés au bord d’une tranchée ou au bord de la rivière Ky Cong et décapités au sabre ou à la hache, mitraillés, embrochés à la baïonnette et achevés à coups de pioche. Au total, entre le 9 et le 13 mars 1945, 1128 soldats français et indochinois sont morts dans l’affaire de Lạng Sơn. Il existe de nombreux témoignages, dont celui d'un tirailleur tonkinois présenté à la télévision française des années 1950 dans l'émission Les Morts-vivants.
en une nuit disparaît l'autorité coloniale française. L'administration coloniale française est pour l'essentiel détruite : les pays indochinois proclament alors leurs indépendances et tentent de construire leurs nouvelles nations. S'appuyant sur les décombres du colonialisme français mais aussi de la Révolution nationale de Vichy, ces nouveaux pays tentent de gérer une situation économique, politique et sociale explosive. Si le Japon se désintéresse rapidement de ces territoires en raison d'un conflit qu'il ne maîtrise plus, l'Indochine retombe quant à elle dans un cycle révolutionnaire et guerrier :
Après la capitulation du Japon, l'Indochine est occupé au Nord par les troupes nationalistes de Tchang Kaï-chek et au sud par l'armée britannique. Le Viet Minh est surtout présent au Nord du pays
en août 1945 le Việt Minh, suite à la capitulation japonaise, prend le contrôle du nord du territoire vietnamien ,
le Cambodge connaît un coup d'État
et les Français préparent leurs retours pour octobre 1945.12
.Août 1945, le général de Gaulle, chef du gouvernement provisoire, nomme l'amiral Thierry d'Argenlieu, Haut Commissaire de France
et commandant en chef et le général Leclerc, commandant supérieur des troupes.
2 septembre 1945: proclamation par Hô Chi Minh
de l’indépendance de la République Démocratique du Viêt Nam
Hô Chi Minh tente d'obtenir la reconnaissance de la communauté internationale au nom des droits énoncés dans la Charte de l'Atlantique. C'est ainsi qu'il envoie de nombreuses lettres au président Truman, lettres qui n'obtiendront aucune réponse officielle. Hô Chi Minh commence à asseoir son pouvoir en éliminant une partie de ses adversaires politiques (nationalistes, trotskystes). Parallèlement, l'objectif de la France est de « restaurer l'autorité de la France en Indochine » selon les termes du général de Gaulle prononcés en mars 1945. Depuis plusieurs mois, en effet, les autorités françaises sont diminuées du fait du coup de force du 9 mars 1945, lorsque les Japonais ont décapité les derniers vestiges de l'autorité française sur la colonie. Pour de Gaulle, la sortie du Vietnam, de la sphère d'influence culturelle Française, avec le retour de la France sur le devant de la politique internationale, est impossible.
La reconquête française commença vers la fin de l'été 1945, qui fut marqué par une terrible famine.
Traditionnellement, le riz du Sud venait faire la soudure entre deux récoltes au Nord. Les destructions et le pillage des Japonais d'une part, et la pénurie des moyens de transport d'autre part, n'ont pas permis de faire venir le riz en provenance du Sud en quantité suffisante.
Le 6 septembre 1945, l’amiral d’Argenlieu part pour Saïgon et y arrive le 31 octobre ; il y retrouve le général Leclerc, présent depuis le 5 octobre. Les deux hommes ne s’entendent pas et leur conflit conduit au départ de Leclerc en juin 1946. Ils n’ont pas la même position sur l’opportunité et la nature des négociations avec Hô Chi Minh. Ils ont pour mission de rétablir la souveraineté française sur l'Indochine libérée mais en faisant « du neuf », c'est-à-dire en construisant une Fédération indochinoise autonome au sein de la nouvelle Union française. La Marine est chargée de convoyer en Indochine les forces armées placées sous les ordres de général Leclerc..
Chaque camp se renforce, donc, au cours des derniers mois de l'année 1945.
les Français, qui reprennent pied progressivement au cours de l'automne 1945, éloignent l'empereur Bao Dai qui voyait l'indépendance de son pays favorablement.
Le Corps expéditionnaire français en Extrême-Orient commandé par le général Leclerc s'empare en quelques semaines de la Cochinchine et du Sud-Annam. Contrairement à d'Argenlieu, Leclerc est persuadé qu'il faudra négocier pour contrôler à nouveau le pays. Le départ du général de Gaulle va précipiter les évènements.
6 mars 1946 Les accords Hô-Sainteny signés, entre le commissaire du Gouvernement provisoire de la République française (GPRF) Jean Sainteny, ancien résistant, et Hô Chi Minh, chef du Gouvernement provisoire de la République indépendante du Vietnam (proclamée le 2 septembre 1945 après la Révolution d'Août), reconnaissent, par la République française, l'existence d'un État libre du Vietnam au sein de l'Empire français. Ils prévoient aussi l'organisation à Fontainebleau d'une conférence qui précisera les modalités d'application de ces accords. Les accords Hô-Sainteny marquent la dernière tentative de sauver la paix et de trouver un terrain d'entente entre le mouvement d'indépendance Viet Minh et le Gouvernement français.
D’Argenlieu n’accepte pas vraiment les accords Hô-Sainteny du 6 mars 1946.
24 mars 1946: Ses entretiens avec Hô Chi Minh, à bord de l’Émile Bertin, en Baie d'Ha-Long, en présence de Jean Sainteny et Pignon, ne rapprochent pas les points de vue et sont l’occasion d’un incident violent avec Leclerc. L’amiral d'Argenlieu convoque Raoul Salan et, tremblant de colère, lui demande de « rappeler Leclerc à la raison ».
1 juin 1946; En opposition aux accords du 6 mars 1946, Thierry d'Argenlieu, proclame une République de Cochinchine ,
alors qu’Hô Chi Minh est parti en France en juin accompagné par Raoul Salan.
Il est promu vice-amiral d'escadre en mars 1946 et amiral trois mois plus tard.
C’est alors qu’intervient l'affaire du bombardement d’Haiphong. Un témoin, Henri Martin, alors jeune marin combattant FFI et engagé volontaire pour combattre les Japonais, commente : « C’est là que commence la guerre, par la volonté de d’Argenlieu de passer à la reconquête, de s’emparer de ce port, essentiel dans l’activité économique, comme le montrent les cartes du temps du colonialisme.
L’accord du 6 mars parlait bien de finances indépendantes, mais, précisément, les ressources essentielles du gouvernement vietnamien se trouvaient dans ce port et les troupes françaises prétendaient continuer à en contrôler l’activité commerciale ».
19 novembre 46: C’est à propos d’un contrôle douanier qu’eut lieu le premier accrochage..
Des coups de feu furent échangés entre deux patrouilles, une française et une vietnamienne, puis dans la ville pour se transformer en bataille généralisée. La fusillade dégénère et fait 24 morts. Parmi eux le commandant Carmoin qui s'avançait avec un drapeau blanc vers les Vietnamiens de la jonque.
L'incident de la jonque chinoise est aussitôt exploité par les partisans d'une reconquête de l'ancienne colonie. Leur chef de file est l'amiral d'Argenlieu. Un cessez-le-feu intervint assorti d’un ultimatum français, exigeant l’évacuation de la ville par les troupes vietnamiennes.
le 23 novembre 1946 Bombardement d'Haïphong par la marine française. Henri Martin raconte : « À 10 heures , les bâtiments de la marine nationale ouvrent le feu. Le croiseur Émile Bertin depuis l’embouchure de la rivière Rouge mais nous, avec Le Chevreuil, nous étions sur la rivière, dans la ville. Nous avons épuisé notre stock de cinq cents obus, et ravitaillés, nous en avons encore tiré cinq cents. L’amiral Battet a estimé le nombre des victimes en ville à six mille, mais il est possible qu’il y en ait eu davantage quand on sait que le bombardement a porté surtout sur le quartier annamite, aux maisons serrées [...] ».
L'objectif militaire est provisoirement atteint, mais les tentatives de bâtir des structures nouvelles se heurtent à la volonté politique du gouvernement d'Hô Chi Minh8.
19 décembre 1946 le Viet-Minh attaque par surprise Hanoï et c'est le début d'une guerre qui va durer huit ans.
, le Viet Minh, dirigé par Hô Chi Minh (président de la République démocratique du Viêt Nam, dont l'indépendance a été proclamée à Hanoi le 2 septembre 1945), décide de lancer une offensive ayant pour but la libération de la ville de Hanoï. À 20 heures, une explosion dans la centrale électrique de la ville annonce le début de l'insurrection. Des ressortissants français sont massacrés et des maisons pillées. Ho Chi Minh appelle tout le peuple vietnamien à se soulever contre la présence française :« […] Que celui qui a un fusil se serve de son fusil, que celui qui a une épée se serve de son épée… Que chacun combatte le colonialisme. »
L'Union soviétique ne disposait pas encore de l'arme nucléaire,
et la Chine restait sous la férule de Tchang Kaï-chek.jusqu'en octobre 49.
L’Indochine française de 1946 s'est néanmoins ainsi très vite retrouvée au sein des prémisses de ce qui allait devenir plus tard la guerre froide, et c’est dans ce cadre que les États-Unis ont été, d'une certaine façon, impliqués très tôt en Indochine.
La guérilla
Cette fluidité permettait à la jeune armée populaire l’initiative du refus ou de l’acceptation des combats, de fixer ici et déplacer là les troupes françaises qui n’occupaient que les villes, les axes routiers, les voies d’eau et la ligne du chemin de fer trans-indochinois. Les pertes françaises devenaient de plus en plus grandes dans les attaques de convois de ravitaillement, de postes isolés et d’épuisantes patrouilles à la recherche d’un ennemi qui apparaissait et disparaissait comme des fantômes. Souvent, l’attaque d’un poste avait pour but la sortie d’une colonne de secours à détruire.
février 47: http://fr.wikipedia.org/wiki/Doctrine_Truman
Mai 47: les ministres communistes sont écartés du gouvernement par Dalladier
Le tournant de 1949
Articles détaillés : oct 50 Bataille de la RC 4, nov. 52 Opération Lorraine etnov 52 Bataille de Na San.En 1949, voulant créer un contrepoids politique à la République démocratique du Viêt Nam proclamée à Hanoï en 1945 et au Viêt Minh,
la France, crée à Saïgon un État du Viêt Nam « indépendant »
sous la direction de l'empereur Bao Dai écarté 4 ans plus tôt et ramené à cet effet de son exil de Hong Kong, afin de tenter de transformer une guerre de reconquête coloniale en une guerre civile. L’empereur Bao Dai a signé les accords franco-vietnamiens avec son nom civique « Vinh Thuy » n’engageant que lui-même en tant que citoyen, et non avec son nom dynastique « Bao Dai » qui pouvait engager tout le pays dont il était le souverain. Du point de vue strictement juridique, l’État du Viêt Nam « indépendant » n'a jamais existé, sinon pour la circonstance.
La France concède théoriquement à l'État du Viêt Nam une souveraineté en matière de diplomatie, et crée une « armée nationale » sous commandement français et agissant comme force supplétive des forces françaises d'Indochine.
Oct 49: Lorsque le Parti communiste chinois de Mao Zedong prend le contrôle de la Chine continentale, le Kuomintang de Tchang Kaï-chek se réfugiant à Taïwan, la Chine devient un allié de la République démocratique du Viêt Nam et du Viêt Minh, et lui envoie du matériel militaire pour lutter contre l'armée française.
Le conflit au Viêt Nam prend alors une telle ampleur, alors que la France accorde leur indépendance aux royaumes du Laos et du Cambodge, de la même façon qu'elle l'a accordé au Viêt Nam.
Le 8 novembre 1949, Sihanouk signe avec la France le traité franco-khmer, qui abolit formellement le protectorat et reconnaît l'indépendance du Cambodge dans le cadre de l'Union française. Le texte stipule également que le Cambodge ne renonce pas à ses droits sur la Cochinchine32,33. Dans le courant du mois de mai 1950, Sihanouk est à nouveau lui-même brièvement premier ministre, cédant ensuite le poste à son oncle le prince Sisowath Monipong, puis à un technocrate, Oum Chheang Sun34.
Avec l'expérience acquise au combat, l'armée populaire vietnamienne inflige une série de revers aux troupes françaises:
oct. 50: dans la haute région de Cao Bang et Lang Son (bataille de la RC 4). Le projet initial de « reconquête coloniale » s'est épuisé dans un interminable enlisement, a entraîné une grande lassitude dans l'armée française d'Indochine et dans le gouvernement français, ainsi qu'une opposition croissante de l'opinion publique française à une guerre dont les enjeux étaient de moins en moins clairs, dès lors que le Viêt Nam, le Laos et le Cambodge étaient, au moins en théorie, devenus indépendants, et que la « reconquête coloniale » n'était donc plus à l'ordre du jour.
La « bataille des Routes Coloniales » sème la panique dans l’état-major français en Indochine et au sein du gouvernement français à Paris.
6 déc. 50 Le général de Lattre de Tassigny est envoyé en Indochine pour redresser la situation mais doit immédiatement faire face à des offensives vietminh. Il parvient à vaincre trois fois ses ennemis, notamment
14 jan. à Vinh yen
En février 1951, le général est à Paris dans le but d’obtenir des renforts. Il obtient 15 000 hommes sur les 20 000 demandés.
(du 23 mars au 5 avril 1951) Avec les victoires de Mao Khé
Le 5 mars 1951 à Dalat, un programme accéléré de mise sur pied est adopté. Dans l’année en cours, l’AVN (armée vietnamienne) doit passer de 70 000 à 134 000 hommes. Le général Spillmann, à la tête d’une mission militaire française, et le chef du gouvernement Tran Van Huu, sont plus particulièrement chargés de cette action.
(29 mai – 7 juin 1951)et lors de la bataille du Day ,
Le 30 mai 1951, son fils unique, Bernard de Lattre , est tué à Ninh Binh, au Tonkin,
le général de Lattre, surnommé le « roi Jean », rétablit la situation au Tonkin et redonne confiance à tous. Pour parer à de futurs assauts, il fait construire une ligne fortifiée autour du delta tonkinois (la « ligne de Lattre ») et fait aménager un réduit fortifié à Haiphong. Cette ligne est constituée de points forts bétonnés, renforcés de mines et soutenus par de puissants feux d’artillerieet Mao khé,
écartant définitivement toute menace sur Hanoï, mais ne peut les anéantir. Ayant assuré la construction d'une ligne de défense, de Lattre commence à chasser les vietminh du delta du Fleuve Rouge et décida de lancer une contre-offensive qu'il pense pouvoir être décisive, mais malade, il doit repartir pour la France.
25 juin 1951 L’aviation vietnamienne est créée par une ordonnance.
16 juillet 51: décision de Bao Dai de mobiliser le pays.
En septembre 1951, il est aux Etats-Unis. Il y rencontre notamment le président Truman et le cardinal Spellmann, leaders dans la lutte anticommuniste. Il mène une active campagne dans les différents médias américains (Guerre de Corée . http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_Cor%C3%A9e)
le 15 novembre 51 Le général rentre en France pour présenter au Haut Conseil de l’Union française pour les Etats associés (Vietnam, Cambodge, Laos) un bilan de la situation en Indochine.
Sous l'égide de son successeur Raoul Salan, cette offensive, concluante au début, s'épuise d'elle-même et doit être arrêtée sans résultat décisif. De plus, au même moment, de Lattre en France, qui doit défendre son projet d'envoyer des renforts en Extrême-Orient, voit sa santé se dégrader et meurt en janvier 1952.
6 janvier 1952 - 8 mai 1953: Salan est commandant en chef en Indochine
En 1952, l’armée populaire vietnamienne lance des attaques contre les fortins de la « Ligne de Lattre » derrière laquelle se sont retranchées les troupes françaises. Tout en continuant les coups de main et les embuscades, l’armée populaire se retire pour se préparer à des opérations sur une plus grande échelle. Le général Dwight Eisenhower devient président des États-Unis en 1953 ; il est le premier à avancer la « théorie des dominos », et continue à soutenir la défense de l'Indochine contre le communisme.
De son côté, la menace sur les centres importants étant écartée, le général Salan entreprend de prendre l'initiative. Il lance une série d'offensives, et ne connait guère de défaites tactiques, mais le CEF doit systématiquement se replier faute de moyens et d'avoir pu porter un coup décisif.
Le général Navarre rapporte au gouvernement français qu’il n’y a pas de possibilité d’une victoire militaire étant donnée la faiblesse des moyens du CEF, mais promet une grande offensive avec l’opération « Castor », qui consiste à occuper l’ancienne piste d’aviation japonaise de Dien Bien Phu pour verrouiller le passage au Laos de l’armée populaire, opération militaire qui avait pour but politique de permettre à la France de négocier à Genève la fin de la guerre en position de force.
C'est le mythe français de la bataille décisive: on veut se déploie dans une cuvette pour obliger l'ennemi à sortir du bois. Dès le premier jour de l'attaque, ils comprirent que les Viets avaient contre toute attente réussi à apporter de l'artillerie lourde. La bataille était perdue, il ne restait plus qu'à la perdre bien!
En dépit de l'héroïsme dont fait preuve le Corps expéditionnaire français en Extrême-Orient (et l’Armée nationale vietnamienne), la bataille de Dien Bien Phu est perdue en 57 jours. Les combats continuent avec intensité pendant trois mois.
13 mars 7 mai 54: La bataille de Diên Biên Phu
(Điện Biên Phủ selon l'orthographe vietnamienne) est un moment clé de la guerre d'Indochine qui opposa au Tonkin les forces de l'Union française aux forces Việt Minh, dans le nord Viet Nam actuel.
Occupée par les Français en novembre 1953, cette petite ville et sa plaine environnante devint l’année suivante le théâtre d'une violente bataille entre le corps expéditionnaire français, composé de diverses unités de l’armée française, des troupes coloniales et autochtones, sous le commandement du colonel de Castries (nommé général durant la bataille) et l’essentiel des troupes vietnamiennes (Việt Minh) commandées par le général Giáp.
13 mars 54:Béatrice
L'attaque débute à 17h00 par une intense préparation d'artillerie visant le centre de résistance « Béatrice », l'un des CR les plus éloignés du dispositif, tenu par le 3e bataillon de la 13e demi-brigade de Légion étrangère (III/13e DBLE), commandé par le chef de bataillon Pégot. L'attaque n'est pas une surprise pour les défenseurs, puisque les services de renseignement français avaient correctement prévu l'endroit et l'heure où elle se déclencherait, mais la puissance de feu de l'artillerie viêt minh cause un véritable choc. Le point d'appui est écrasé par les obus de canons et de mortiers lourds. Il en reçoit des milliers en quelques heures. Les abris, non conçus pour résister à des projectiles de gros calibre, sont pulvérisés. Le chef de bataillon Pégot et ses adjoints directs sont tués dans les premières minutes du combat, par un coup direct frappant leur abri. Les liaisons radio avec le centre du camp sont coupées, empêchant les défenseurs de Béatrice de régler correctement les tirs de l'artillerie française.
L'assaut du Viêt Minh est donné par les 141e et 209e régiments de la division 3166 qui s'élancent des tranchées réalisées à proximité du centre de résistance.
Sans officier pour les diriger, sans appui d'artillerie, les légionnaires, livrés à eux-mêmes, mènent un combat désespéré contre les fantassins viêt minh qui utilisent la technique de la vague humaine, certains n'hésitant à se faire sauter sur les barbelés pour permettre à leur camarades de passer derrière eux. Le centre de résistance tombe peu avant minuit, après plusieurs heures de combat au corps-à-corps
Le 14 mars 54 Gabrielle
vers 20 heures, deux régiments de la division 3089 attaquent le centre de résistance Gabrielle, tenu par le 5e bataillon du 7e régiment de tirailleurs algériens (V/7e RTA) commandé par le chef de bataillon de Mecquenem. Utilisant la même tactique que pour Béatrice, forte préparation d'artillerie et assaut d'infanterie par vagues successives, le Viêt Minh grignote peu à peu la position. Les “Turcos”, surnom donné aux tirailleurs, se défendent durement toute la nuit et réussissent à repousser plusieurs assauts, incitant Giap à ordonner le repli de la 308 à 2h30.
Quand l'attaque reprend à 3h30 après une nouvelle préparation d'artillerie, des troupes fraîches de la division 312 sont également engagées10. Le V/7e RTA est submergé et doit finalement abandonner la position le 15 mars au petit matin, Après une phase d'assaut frontal, très coûteuse en vies humaines, Giap opte pour une tactique de harcèlement du camp retranché. Les artilleurs du Viêt Minh s'appliquent à bombarder tous les points importants du camp retranché, en particulier la piste d'atterrissage qui devient rapidement inutilisable de jour et bientôt aussi de nuit.
le 27 mars. Le dernier avion décolle de DBP Dès lors, le cordon ombilical qui reliait le camp à Hanoï est coupé, réduisant d'autant les possibilités de ravitaillement et, surtout, rendant impossible l'évacuation des blessés.
Cette bataille se termina le 7 mai 1954 par la reddition de la garnison assiégée sur ordre de cessez-le-feu reçu de l'état-major français à Hanoï. Hormis l'embuscade du groupe mobile 100 à An Khé, elle fut le dernier affrontement de la guerre d'Indochine. Cette défaite accéléra les négociations engagées entre les deux parties.
18 juin Mendès France investi chef du gouvernement: Le nouveau gouvernement, dirigé par Mendès France promet alors de conclure les accords de Genève au plus tard au mois de juillet 1954, ce qui advient le 22 juillet 1954.
juin juillet 54 accords de Genève,
La question coréenne
Le 27 juillet 1953, la Corée du Nord et la Chine, alliées dans la guerre de Corée, signent l'armistice de Panmunjeom avec le commandement des Nations unies, allié à la Corée du Sud. L'accord met fin aux combats dans la péninsule coréenne, mais un traité de paix définitif entre les deux Corées n'a pas été signé. La Conférence de Genève de juin 1954 doit régler l’état de guerre en Corée et arriver à un traité de paix dans une négociation entre l’Union soviétique, la Chine, les États-Unis et la Grande-Bretagne, mais le débat se porte sur la guerre en Indochine.La question indochinoise
Alors, la France via Pierre Mendès France et la République démocratique du Viêt Nam via Pham Van Dong se joignent aux débats en tant que principaux belligérants. Pierre Mendès France vient à Genève, remplaçant Georges Bidault, pour terminer la guerre d’Indochine. Dans son discours d'investiture, il se donne trente jours pour faire aboutir les négociations de paix sur l'Indochine.Malgré les efforts du Việt Minh en faveur des guérillas des autres pays, ni les laotiens du Pathet Lao ni les Khmers Issarak de Son Ngoc Minh n'obtiennent le droit d’envoyer une délégation5.
La France quitta la partie nord du Viêt Nam, après les accords de Genève, signés en juillet 1954, qui instauraient une partition du pays de part et d'autre du 17e parallèle Nord.
jusqu'au 18 mai 55 http://fr.wikipedia.org/wiki/Op%C3%A9ration_Passage_to_Freedom
Transfert de 310 000 personnes du Nord au Sud
Parallèlement à la Conférence de Genève en juin 1954, l’empereur Bảo Đại, chef de l’État vietnamien de Saïgon rappellera des États-Unis Ngô Đình Diệm pour en faire le Premier ministre de l'État du Viêt Nam créé en 1949 sur l'ensemble du pays.
Bilan de la guerre d'Indochine
http://www.histoquiz-contemporain.com/Histoquiz/Lesdossiers/guerreindochine/1/Dossiers.htm
Le bilan de la guerre d'Indochine se chiffre à 20 000 morts français, 11 000 légionnaires, 15 000 Africains et 46 000 Indochinois.
Il faut ajouter à ces chiffres le nombre très important de prisonniers de l'armée française qui moururent durant leur captivité et qui reste inconnu.
Le Viêt-minh eut très probablement des pertes supérieures.
Au total, 500 000 personnes civiles ou militaires perdirent la vie durant ce conflit.
Bảo Đại, ne signera pas, avec les États-Unis, la déclaration finale des Accords de Genève qui scinda le Viêt Nam en deux : la République démocratique du Viêt Nam au nord du 17e parallèle, et ce qui restait de l'État du Viêt Nam au sud de cette ligne.
Ainsi libéré des obligations de respecter ces accords, Ngô Đình Diệm organisera dans cette partie méridionale du pays, un référendum manifestement truqué en octobre 1955 (avec plus de voix favorables que d’électeurs) et remplaça l'État du Viêt Nam par une République du Việt Nam tout s'en autoproclamant Chef d’État.
octobre 1955 L’empereur Bảo Đại, patriote vietnamien impuissant, après avoir fait subtilement grâce à sa position et à son éducation ce qu’il pouvait avec l'appui de ses partisans, abdique plutôt que de subir une nouvelle partition au sein du Việt Nam du sud.
Ngô Đình Diệm: son autoritarisme anti-bouddhiste et anti-communiste avait déjà commencé avec ce référendum, comme en témoignait la présence de la police et de l’armée à l'entrée des bureaux de vote. Sous son régime, Diệm, aux dépens de la majorité bouddhiste du Sud, favorise particulièrement la minorité catholique principalement formée par des réfugiés du Nord « suivant la Vierge au Sud » (Notre-Dame de La Vang).
On parle beaucoup de la « dictature du régime de Diệm », mais le terme de régime autoritaire conviendrait mieux. En effet, il y avait une Chambre des Députés et une Constitution. Personne n'a pu démontrer que Ngô Đình Diệm n'a pas respecté la Constitution du pays, mais néanmoins il était facile pour lui d'ignorer son existence. D'autre part, le fait que le gouvernement fût anti-bouddhiste reste à démontrer : une enquête des Nations Unies en 1963 conclura à la liberté du culte bouddhiste.
Diệm apparaît pour certains comme un dévot puritain, tyrannique et despotique. En effet, il mit en place un gouvernement familial avec son frère Ngô Đình Nhu comme chef de son parti politique; son frère Ngô Đình Cẩn affecté à la cité impériale de Huế qu’il gouvernera en véritable seigneur de guerre; son frère Ngô Đình Luyện nommé ambassadeur au Royaume-Uni et également en charge de la minorité Chăm. Enfin on peut citer son autre frère, Ngô Đình Thục, archevêque de Huế, jusqu'en 1968.
Son frère Nhu et son épouse (née Trần Lệ Xuân), la « première dame », plus connue sous le sobriquet de « Madame Nhu » (par dérision irrespectueuse et allusion à la « maquerelle »), mènent la réforme de Saïgon d'une main de fer en suivant les valeurs catholiques. Ainsi, dans une société de civilisation chinoise où le jeu est ancré dans la tradition, celui-ci est interdit. La luxure et la contrebande sont bannies.
La politique anti-communiste de Diệm fait naître de nombreuses vocations communistes, comme les bagnes français avaient en leur temps transformé des nationalistes en communistes.
Sa politique anti-bouddhiste provoque un soulèvement général, toutes tendances politiques confondues. L’immolation publique par le feu des bonzes sonne le glas de son régime avec une révolte de ses propres généraux et la création du Front national pour la libération du Sud Viêt Nam (dit également Viêt Cong).
Aide des États-Unis
en juin 1963 Avec la révolte bouddhiste et l’immolation publique par le feu des bonzes , l'impopularité de Diệm éclate au grand jour et s’amplifie dans le monde, surtout lorsque « Madame Nhu » parlait avec désinvolture de « barbecue ». Le scandale fut fatal pour toute la famille Ngô2.Sur les ordres du président Kennedy, l’ambassadeur à Saïgon Henry Cabot Lodge refuse de rencontrer Diệm afin de ne pas l'avertir d’un coup d’État préparé par ses généraux sous la conduite du général Dương Văn Minh, dit « Big Minh » pour sa taille, celui-là même que Nguyễn Văn Thiệu proposera comme interlocuteur valable et acceptable pour signer la capitulation inconditionnelle des forces sud-vietnamiennes le 30 avril 1975, mettant fin à la Guerre du Việt Nam.
2 novembre 1963, L'arrestation et l'assassinat de Ngô Đình Diệm, alors président de la République du Việt Nam, marque l'apogée d'un coup d'État organisé par la CIA et mené par le général Dương Văn Minh .
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