17/06/1972

Chiang Kaï-Chek 1925-49

Après la mort de Sun (1925), il s'arroge progressivement la direction du parti. En 1925, il devient commandeur en chef de l'Armée nationale révolutionnaire.
En 1926, prétendant que la gauche prépare un complot contre le Kuomintang, il arrête les dirigeants communistes de Canton et leurs conseillers soviétiques. Ceux-ci ne sont relâchés qu'après avoir accepté de s'affilier au Kuomintang et de renoncer à leurs convictions politiques.
Ayant à présent le contrôle des forces armées du Kuomintang, il décide de lancer en juillet 1926 l'Expédition du Nord contre les seigneurs de la guerre qui contrôlent toujours la plus grande partie du pays.
Lors de cette campagne, il prend le parti d'attaquer Shanghai, mais avant que ses troupes n'entrent dans la ville, les communistes déclenchent une grève et les ouvriers prennent le pouvoir dans la ville en attendant l'arrivée des troupes de Chiang.
Inquiet de la force des communistes, 
Chiang conclut des accords avec les Occidentaux présents dans la ville (qui garantissent leur neutralité), les milieux d'affaires chinois (qui lui promettent un soutien financier) et avec la Bande verte, une société secrète criminelle (qui infiltre les milieux ouvriers et fournit des renseignements à Chiang).
Le 12 avril 1927, la Bande verte lance une attaque généralisée contre les communistes de Shanghai qui fera des milliers de morts parmi les dirigeants et les ouvriers.
Chiang Kaï-chek installe ensuite le gouvernement à Nankin, défiant le gouvernement rival que Wang Jingwei a installé à Wuhan.
Pendant quelques mois, trois gouvernements se disputent la légitimité en Chine :
Le gouvernement de Wang Jingwei cesse cependant d'exister dès septembre 1927 et Wang se rallie à la faction de Chiang. Parallèlement, l'Expédition du Nord se poursuit et les troupes de Chiang progressent sans cesse vers Pékin.
À la fin de 1927, les opérations se ralentissent, car  
Chiang décide de laisser la tête du parti à Hu Hanmin 
et celle du gouvernement à Tan Yankai, un proche de son rival Wang Jingwei. 
Il s'agit en fait d'une retraite stratégique, car il craint de perdre son contrôle sur le parti.
De plus, il veut arranger son mariage avec la belle-sœur de Sun Yat-sen, Song Meiling. (polygame)
C'est pourquoi, après un bref passage dans son village natal, il part pour le Japon afin d'y négocier avec sa future belle-famille, hostile parce que Chiang est déjà marié et qu'il n'est pas chrétien. Fin 1927, il peut finalement se marier à Shanghai. Il reprend ensuite la direction des troupes et la progression vers Pékin se poursuit facilement, notamment grâce à des accords avec certains seigneurs de la guerre.
En juin 1928, Pékin tombe aux mains des troupes du Kuomintang; victoire facilitée par la politique du Japon. Le Japon, de fait, incite Zhang Zuolin, le seigneur de la guerre qui contrôle la ville, à se replier en Mandchourie pour préserver les intérêts japonais.
Le gouvernement de Wang Jingwei s'étant dissous, Chiang Kaï-chek apparaît comme le maître du jeu en Chine.

Nationaliste pragmatique et dirigeant de la République de Chine


En compagnie de son épouse Song Meiling et de ses deux fils Chiang Ching-kuo et Tchang Wei-kuo.
Chiang devient alors le Président du gouvernement central de la République de Chine, déplace la capitale à Nankin et instaure un régime dictatorial combinant les valeurs du confucianisme et du fascisme.
  • En 1930, au cours de la guerre des plaines centrales, il bat la coalition rivale formée par Li Zongren, Yan Xishan et Feng Yuxiang, matant provisoirement les factions rivales au sein de l'armée et du Kuomintang.
  • En février 1931, il fait arrêter et mettre aux arrêts domiciliaires Hu Hanmin, le chef officiel du Kuomintang, mais est contraint de le libérer peu après du fait des pressions internes au parti. Une faction du Kuomintang, menée notamment par Hu Hanmin et Lin Sen, dénonce sa dictature et demande désormais sa démission.  
  • Mais le parti est forcé de s'unir à nouveau en septembre 1931, quand le Japon envahit la Mandchourie : la défaite militaire des troupes chinoises conduit Chiang Kaï-chek à démissionner en décembre de la présidence de la République, assumée ensuite par Lin Sen. Chiang demeure néanmoins le chef de l'Armée nationale révolutionnaire et son influence reste prépondérante au sein du Kuomintang : il continue de résider dans le palais présidentiel. Les heurts à Shanghai entre les troupes chinoises et japonaises, au début 1932, confortent sa position, en le faisant apparaître comme un chef militaire indispensable face à la menace japonaise.
  • En 1933 et 1935, il évince son rival Wang Jingwei, qu'il remplace successivement comme chef officiel du Kuomintang, puis chef du gouvernement, étant de facto le véritable dirigeant de l'autorité centrale chinoise.
Chiang poursuit son combat contre les communistes.
  • En septembre 1933, ses troupes encerclent la République soviétique chinoise du Jiangxi, ce qui entraîne l'année suivante la fin du bastion communiste et contraint ses dirigeants à entamer la Longue Marche, pour se réfugier au Shaanxi. Par contre, Chiang évite d'affronter les Japonais, dont les intentions agressives sont de plus en plus manifestes, car il croit ses forces encore trop faibles pour pouvoir sortir victorieuses.

L'"incident" de Xi'an

Un seigneur de la guerre, Zhang Xueliang, après négociation avec les communistes, lui tend un piège et le retient en otage: il accepte enfin de signer en décembre 1936 l'accord de Xi'an visant à constituer un front uni avec les communistes pour lutter contre le Japon.

Le bureau de Chiang Kaï-chek

La guerre sino-japonaise (1937-1945)

La première guerre mondiale amena le bolchevisme en Russie

La deuxième en Chine.

En tant que chef du gouvernement et chef de l'armée, Chiang mène la Chine lors de la guerre de résistance contre les Japonais, pendant laquelle sa position à l'intérieur du pays s'affaiblit comparativement à celle de Mao.
L'ampleur de l'invasion nippone l'amène à déménager entre 1937 et 1939 sa capitale de Nankin à Wuhan,
 après le massacre de Nankin, puis à Chongqing dans le Sichuan.
Le siège du gouvernement demeure dans cette dernière localité jusqu'à la fin de la guerre, entraînant une campagne intensive de bombardement par l'aviation impériale.
En 1943, à la mort de Lin Sen, Chiang Kaï-chek assume l'intérim de la Présidence.
Au niveau mondial, l'influence de Chiang en fait l'un des « quatre grands » leaders des Alliés lors des conférences internationales comme la Conférence du Caire de 1943.
Le 26 juillet 1945, il signe avec Truman et Churchill la déclaration de Potsdam, par laquelle les Alliés lancent un ultimatum demandant la reddition inconditionnelle au Japon.
En 1947, la Chine adopte une nouvelle constitution.
En avril 1948, Chiang Kaï-chek est élu par le parlement Président de la République, poste qu'il occupe par intérim depuis 1943 en qualité de chef du gouvernement.
Mais la guerre contre les communistes, reprise dès 1946, vient bientôt mettre un terme à son autorité.

Repli à Taïwan (1949-1975)

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