20/05/1972

Louis XIII 1617-1643


Lorsque Henri IV meurt assassiné le 14 mai 1610,
Marie de Médicis assure la régence de 1610 à 1617, au nom de son fils, Louis XIII, âgé de seulement 8 ans étant beaucoup trop jeune pour régner par lui-même. Marie commence par garder les conseillers de son époux. Par la suite, elle s'en séparera. Régente, elle est en position de faiblesse à l'égard de la noblesse du royaume et des voisins européens. En 1615, elle se rapproche de l'Espagne, rapprochement qui se concrétise par un double mariage franco-espagnol. Son fils, le roi Louis XIII, épouse Anne, infante d'Espagne, sa fille, Élisabeth, épouse l'infant Philippe IV d'Espagne.
La politique de la reine provoque néanmoins des mécontentements. D'une part, les protestants s'inquiètent du rapprochement de Marie avec Sa Majesté Très Catholique, le roi d'Espagne, Philippe III.
D'autre part, Marie de Médicis tente de renforcer le pouvoir monarchique à l'aide de dames d'atours comme Leonora Galigaï, sa compagne de jeux d'autrefois, et d'hommes comme Concino Concini, l'époux de celle-ci, ce qui déplaît profondément à une certaine partie de la noblesse française. Penchant pour la xénophobie, la noblesse désigne comme responsables les immigrés italiens supposés entourer Marie de Médicis et nuire au royaume de France. Ils s'enrichissent, dit-elle, à ses dépens.
Profitant de la faiblesse causée par la régence, des nobles de grandes familles, avec le prince de Condé à leur tête, se révoltent contre Marie de Médicis pour obtenir eux aussi des compensations financières.
En application du traité de Sainte-Ménehould (15 mai 1614), la reine convoque les États Généraux à Paris. Le prince de Condé ne parvient pas à structurer son opposition au pouvoir royal. Cependant, Marie de Médicis s'engage à concrétiser l'alliance avec l'Espagne et à faire respecter les thèses du concile de Trente. Les réformes de la Paulette et de la taille restent lettre morte. Le clergé joue le rôle d'arbitre entre le Tiers État et la noblesse qui ne parvenaient pas à s'entendre. Le lieutenant civil Henri de Mesmes déclara ainsi que les ordres étaient frères et enfants d'une mère commune, la France. Un des représentants de la noblesse lui répondit qu'il se refusait à être le frère d'un enfant de cordonnier ou de savetier. Cet antagonisme profita à la Cour qui prononça bientôt leur clôture. La régence est officiellement close à la suite du lit de justice du 2 octobre 1614, mais Marie de Médicis devient alors chef du Conseil du roi de France, et dans les faits garde tout son pouvoir.
Une période de calme relatif suit les cérémonies du mariage de Louis XIII avec Anne d'Autriche le 21 novembre 1615 à Bordeaux
Sortir de la Régence 1617
C'est par un coup de force, le 24 avril 1617, que Louis XIII accède au pouvoir. Poussé par son favori Luynes il ordonne l'assassinat du favori de sa mère, Concino Concini 
et fait exécuter la Galigai sa femme, dame de compagnie de sa mère. Il exile Marie de Médicis à Blois et prend enfin sa place de roi. Louis XIII remplace Concini par son propre favori, Charles d'Albert, duc de Luynes. Très rapidement, Luynes accumule les titres et les fortunes. Son avancement crée des mécontentements, d'autant que le favori du roi est un très mauvais homme d'État.
En 1619, la reine-mère s'échappe du château de Blois et lève une armée contre son fils qui choisit de se réconcilier avec elle, lors du Traité d'Angoulême le 30 avril 1619, lui cède les villes d'Angers et de Chinon, mais lui interdit de revenir au Conseil. En 1620, Marie de Médicis déclenche une guerre civile qui se conclut par sa défaite totale à la bataille des Ponts-de-Cé le 7 avril 1620, où le roi commande personnellement. Par crainte de voir sa mère poursuivre des complots, le roi accepte son retour à la cour de France, et se réconcilie avec elle sous l’influence de Richelieu.

1618-1648 La guerre de Trente Ans est une série de conflits armés qui a déchiré l’Europe de 1618 à 1648. Nés de l’ambition des Habsbourg d’accroître leur hégémonie, ces conflits ont opposé le camp des Habsbourg d’Espagne et du Saint-Empire germanique, soutenus par l’Église catholique romaine, aux États allemands protestants du Saint-Empire, auxquels étaient alliées les puissances européennes voisines à majorité protestante (Provinces-Unies et pays scandinaves) ainsi que la France qui, bien que catholique et luttant contre les protestants chez elle, entendait réduire l’hégémonie des Habsbourg sur le continent.
Cette guerre a impliqué l'ensemble des puissances européennes selon qu'elles étaient pour ou contre le parti de l'Empereur, à l'exception de l'Angleterre et de la Russie – qui ont néanmoins œuvré contre le parti des Habsbourg de façon indirecte. L'emploi de mercenaires était la règle quasi-générale. Les combats se déroulèrent surtout dans les territoires d’Europe centrale dépendant du Saint-Empire, puis se portèrent sur la plaine de Flandre, le nord de l'Italie (région cisalpine) ou encore dans la péninsule Ibérique. Les batailles, les famines, les massacres, ont entraîné plusieurs millions de morts. Cette « guerre civile européenne » a dévasté la démographie et l'économie des États allemands et du royaume d'Espagne et a finalement consacré l'hégémonie de la France, qui s'épanouira davantage encore sous Louis XIV.
La guerre de Trente Ans a été marquée au plan religieux par l'affrontement entre protestantisme et catholicisme, et au plan politique par l'affrontement entre féodalité et absolutisme. Avec la paix de Westphalie, le problème politique se solde par la victoire du modèle absolutiste, qui du même coup résout celui des guerres de religion : puisque c'est au nom de conceptions rivales du bien que l'on s'est fait la guerre, on cesse de vouloir fonder la société sur une conception du bien admise par tous, et on assied la paix civile en recourant à ce que les hommes ont en commun : la peur de la mort violente. Sous la forme de l'absolutisme, théorisé par Bodin et Hobbes, naît ainsi l’État moderne : entité exerçant dans ses frontières le monopole de la violence légitime et se défendant à l'extérieur par une armée nationale.
De cette manière, la paix de Westphalie jette les bases du jus publicum europaeum : un système nouveau et stable de relations internationales, fondé sur un équilibre entre des États chacun titulaire de la souveraineté, et les guerres sont désormais conçues comme des conflits sécularisés d’État souverain à État souverain.

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